C'était son baptême du feu. Gérald Darmanin s'est essayé pour la première fois au "grand débat national", lundi soir à Mandres-les-Roses, dans le Val-de-Marne. Le ministre de l'Action et des Comptes publiques a rencontré 200 personnes, échangé, débattu... et, forcément, parlé fiscalité, comme a pu le constater la reporter politique d'Europe 1.
"Cadeaux aux riches". Les débats sont allés bon train. Entre le "gilet jaune" qui a dénoncé un gouvernement qui "fait des cadeaux aux riches" et un autre participant qui a estimé que l'exécutif "appauvrit les classes moyennes pour redistribuer à d'autres", le ministre s'est senti obligé de recadrer un peu l'épineux débat de la "justice fiscale". "J'ai un peu peur que la justice fiscale, ce soit 'je fais payer les autres et pas moi'. Il ne faudrait pas qu'à la fin, cela se termine par payer plus d'impôts pour les autres. Faites gaffe, on est toujours l'autre de quelqu'un."
"Faire participer tout le monde". Gérald Darmanin s'est également dit défavorable à ce que l'impôt sur le revenu soit étendu à l'intégralité de la population. "Tout le monde profite de l'école, des hôpitaux", faisait pourtant remarquer une femme présente dans la salle. "On pourrait faire participer tout le monde, ne serait-ce que 30 euros symboliques." Réponse du ministre : même sans être imposable, on paie la CSG et la TVA. "Est-ce que tout le monde doit payer l'impôt sur le revenu, ou pas ? Est-ce que le but du débat des 'gilets jaunes', c'est à la fin qu'on fasse payer un impôt, même symbolique, à des gens qui gagnent moins de 1.000 euros par mois ? Ce que je propose personnellement, ce n'est pas ça", a tranché Gérald Darmanin.
Au bout de 3h30 de débat, la conclusion a paru évidente : impossible de trouver une réponse fiscale qui irait à tout le monde.