En déplacement dans l'Oise, le candidat écologiste Yannick Jadot a défendu mercredi sa proposition d'obliger les jeunes médecins à s'installer pendant trois ans dans les zones sous-dotées pour lutter contre les déserts médicaux. "La campagne s'accélère, j'ai préféré venir dans les territoires ruraux qui souffrent", a expliqué Yannick Jadot, interrogé pour savoir pourquoi il ne s'était pas rendu au congrès de la FNSEA à Besançon.
"Les gens appellent le 15"
À Conchy-les-Pots, commune de 740 habitants, Yannick Jadot a visité un centre de santé flambant neuf, financé par la commune, le département et la région, mais vide, faute de médecins désirant s'y installer. Ce centre géré par l'association ADMR pourrait permettre de salarier trois médecins, a expliqué la maire, Marie-Christine Pinsson. "Mais il n'y a pas de candidats, sauf des médecins étrangers", de Roumanie ou du Maroc, qui doivent faire face à un certain nombre de difficultés administratives, se désole-t-elle.
"Concrètement ici, si on veut voir un médecin, il se passe quoi ?", a demandé le candidat. "Vous vous débrouillez. Vous allez à Noyon, à Compiègne, dans les communes voisines si le médecin peut encore prendre des patients". Et pour la population vieillissante ? "Les gens appellent le 15", ajoute-t-il. "Ce n'est pas possible que 10% de la population n'ait pas accès à un médecin", a déclaré Yannick Jadot en défendant sa proposition d'une obligation d'installation de trois ans dans les déserts médicaux pour les jeunes médecins sortant de formation.
"Quand vous êtes gendarmes, enseignants, vous ne choisissez pas votre affectation" et "les médecins sont aussi payés par la collectivité", rappelle-t-il. A Margny-sur-Matz, petit bourg de 550 habitants dirigé par le jeune maire écologiste Baptiste de Fresse de Monval, le candidat a également pu constater les difficulté en termes de transports. "Si on veut échapper au tout voiture, il faut plus de transports collectifs", l'a interpellé un habitant, Hervé de Wachter.
"On a besoin de rééquilibrer nos territoires"
"Dans pas mal de village, on ne peut pas vivre sans voiture". Remettre de l'activité économique "permet aussi de limiter les déplacements contraints, et donc de réduire les factures de carburant", a répondu le candidat. Il a salué le projet de la mairie, qui a repris les murs de la seule auberge du village, qui sert aussi de poste et rend de nombreux services, pour pérenniser l'activité. "On a besoin de rééquilibrer nos territoires", a-t-il souligné, souhaitant notamment créer "une agence nationale à la rénovation rurale".
En déambulant dans le village, le candidat a aussi constaté que les panneaux électoraux de la commune étaient encore vierge. Alors, avec l'aide du maire, il a lui-même collé son affiche de campagne sur son emplacement affirmant, "Vous avez vu, le candidat de la ruralité, il est là".