Darmanin invite "toutes les entreprises qui peuvent le faire" à verser une prime à leurs salariés

L’absentéisme progresse très fortement dans certains secteurs à mesure que la France s’enfonce dans la crise sanitaire déclenchée par le nouveau coronavirus. Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, a pointé du doigt un manque de "civisme" dans le bâtiment et les travaux publics. De son côté, Auchan vient d’annoncer une prime de 1.000 euros pour les employés de caisse de ses magasins, dont certains sont toujours en poste pendant cette pandémie. "Toutes les entreprises qui peuvent le faire, sont invitées à le faire", a réagi au micro du Grand Rendez-vous, sur Europe 1, Gérald Darmanin, le ministre des Comptes publics.

"Je voudrais saluer la décision prise par le groupe Auchan, qui doit connaitre comme toutes les entreprises de France aujourd’hui, de grosses difficultés. Ils ont fait le choix de considérer que la richesse de leur entreprise, c’était leurs collaborateurs qui vont travailler dans des conditions peu faciles", relève le locataire de Bercy, qui appelle donc les autres entreprises françaises à suivre l’exemple de l’enseigne de grande distribution.

"Certaines entreprises ne peuvent pas le faire parce qu’elles n’ont pas de trésorerie et plus de difficultés, mais aujourd’hui, avec la loi de finance rectificative adoptée vendredi au Parlement, nous garantissons les prêts de trésorerie aux entreprises auprès des banques", veut rappeler Gérald Darmanin. "Il n’y a plus aucune raison qu'une banque ne joue pas le jeu du financement de l’économie. Les prêts garantis sont ceux du 31 mars au 1er décembre. Ils permettent aux entreprises de fonctionner, et d’accompagner leurs salariés."

Un geste de l'Etat vers les agents publics

Xavier Bertrand, président du Conseil régional des Hauts-de-France, a estimé pour sa part qu’une "prime de reconnaissance" devait être versée par l’Etat à ceux contraints de se rendre sur leur lieu de travail en cette période de confinement. "Ce ne serait pas totalement raisonnable", lui répond Gérald Darmanin. "L’Etat fait face aujourd’hui à des difficultés de financement très importantes. […] Lorsque l’on doit reporter 35 milliards de recettes, dépenser 6 milliards de plus en un mois, et par ailleurs faire face à 10 milliards de recettes en moins, en raison de la non-vente d’Aéroport de Paris et de la baisse de la fiscalité, on doit pouvoir continuer à emprunter sur les marchés financiers à des taux d’intérêt acceptables", pointe-t-il. "Si pendant la guerre nous ne faisons pas attention à la façon dont nous gérons les finances publiques, nous pourrons avoir des déconvenues extrêmement importantes."

En revanche, Gérald Darmanin se dit ouvert à ce qu’un geste soit fait par l’Etat en direction d’une partie des fonctionnaires, mais une fois la crise sanitaire terminée. "Que l’on remercie, notamment par des gestes financiers mais pas seulement, tous les agents publics qui ont été au rendez-vous, évidemment les choses se poseront. Je serai le premier à le proposer", conclut-il.