Les candidats à l'investiture LR ont débattu dimanche soir sur Europe 1 et CNEWS. Valérie Pécresse, Michel Barnier, Eric Ciotti, Xavier Bertrand et Philippe Juvin ont échangé leurs points de vue sur les sujets de prédilection de la droite comme l'immigration ou la sécurité. Et ils notamment critiqué le bilan de l'exécutif en la matière, regrettant une absence de résultats et un manque de volonté. Invitée sur Europe Matin lundi, Marlène Schiappa, ministre déléguée chargée de la Citoyenneté a réagi à ces attaques et a estimé que les candidats ont "couru" après les propositions d'Eric Zemmour.
"Choquée" par certains propos
"J'ai regardé une grande partie du débat et ça a été les 50 nuances d'Eric Zemmour. On a principalement parlé d'immigration et la plupart des candidats ont passé leur temps à courir après les propositions d'Eric Zemmour", a-t-elle jugé.
Elle s'est également dite "choquée" par certains propos tenus dimanche soir, à commencer par ceux de Philippe Juvin sur une "civilisation supérieure à une autre"."Je considère que ce ne sont pas des propos dignes d'une personne qui veut être chef d'Etat d'une grande puissance mondiale", a poursuivi Marlène Schiappa avant de faire référence à Valérie Pécresse. "Elle a dit que le Mali était 'un pays à problème' et qu'elle ne voudrait plus accueillir de Maliens. Ni de travailleurs ni d'étudiants."
"De fausses bonnes idées" sur la sécurité
Sur les propositions en matière de sécurité justement, elle a dénoncé de "fausses bonne idées" comme la mise en place de courtes peines de prison, même pour quelques semaines. "On sait très bien que le passage par la prison a un sens et envoyer un jeune en prison pendant une semaine, je ne suis vraiment pas certaine que ce soit dissuasif. Quelqu'un qui connaît un peu la vie des quartiers comme c'est mon cas, sait que le fait d'aller en prison est au contraire parfois perçu comme une médaille."
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Quant à la proposition d'aller effectuer les peines de prison à l'étranger, Marlène Schiappa s'est dite interpellée par cette mesure. "Une peine prononcée en France doit être effectuée en France. Une expulsion peut aussi être prononcée mais on a besoin de savoir si les personnes sont vraiment en détention. Si on les renvoie dans un autre pays sur lequel nous n'avons pas de contrôle, il n'y a aucun moyen de le savoir", a-t-elle affirmé. "Une personne radicalisée ou qui a fait l'apologie du terrorisme on a besoin de la contrôler et les services de renseignement français ont besoin de savoir où elle est."
Des candidats qui "reprennent les éléments de langage du gouvernement"
Dimanche soir les candidats LR à l'investiture ont également estimé qu'Emmanuel Macron va sur leurs thèmes et reprend leurs propositions, sans se déclarer officiellement candidat. Pour Marlène Schiappa, c'est pourtant le contraire. "Michel Barnier ou Xavier Bertrand reprennent les éléments de langage du gouvernement. Certains parlent 'd'islamisme radical', de 'séparatisme'", a-t-elle soulevé.
"Xavier Bertrand a même dit 'je veux protéger ceux qui nous protègent' en parlant des policiers. C'était le mot d'ordre de la loi Fauvegue, du nom d'un député de la majorité que nous avons fait voter avec le ministre de l'Intérieur. Donc Xavier Bertrand répète ce qu'a dit Gérald Darmanin, mais en moins bien."