Les forces de l'ordre ont démantelé lundi soir un campement de migrants installé sur la place de la République, à Paris. Les policiers ont chargé et frappé des manifestants, des migrants et des journalistes. Ces images choquantes, qui ont suscité l'indignation, ont fait réagir jusqu'au sein de l'Assemblée nationale, qui s'apprête à voter mardi après-midi la proposition de loi "Sécurité globale".
Après les images de cette opération de police violente, les opposants au texte sont encore plus remontés, notamment les Insoumis. Jean-Luc Mélenchon, leader de la France insoumise, va jusqu'à demander la suspension du vote.
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Mélenchon dénonce "le basculement vers un régime autoritaire"
"Ce sont des scènes d'une rare barbarie et qui signalent le basculement vers un régime autoritaire assumé par le président de la République. Les excuses pitoyables de Gérald Darmanin, ce matin, sont naturellement les bienvenues. Elles signalent l'erreur fondamentale de sa loi. Il est largement temps de faire machine arrière. Il faut que cet article 24-25 soit abrogé", s'est-il indigné, en faisant référence à cet article accusé d'empêcher les journalistes de filmer des policiers en exercice pendant des manifestations.
Le chef de file des Insoumis s'en est également pris à Gérald Darmanin. "C'est lui qui est responsable de tout ça", dit-il.
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Des images qui interrogent jusqu'au sein de la majorité
Ces images jettent aussi le trouble au sein de la majorité, qui a commencé à réagir mardi matin. En réunion de groupe, une dizaine de députés sont intervenus pour réagir à ces images et pour aborder les sujets de sécurité. Plusieurs députés ont rapporté qu'ils étaient choqués. "En matière d'image c'est très mauvais, surtout le jour du vote de la loi 'Sécurité globale'", a affirmé un Marcheur à Europe 1. Un autre ne cache pas sa réticence à voter la loi portée par Gérald Darmanin. "Les images d'hier ne donnent pas vraiment envie de voter son texte", a-t-il déclaré.
Gérald Darmanin a annoncé mardi avoir "demandé à l'IGPN (la "police des polices") de remettre ses conclusions sous 48 heures" sur les violences intervenues lundi soir. Il a précisé que le préfet de police lui avait proposé "la saisine de l'IGPN sur plusieurs faits inacceptables". Dans un tweet, le ministre de l'Intérieur s'était ému lundi d'"images choquantes" de ce démantèlement et avait demandé un "rapport circonstancié au préfet de police de Paris".