Des jeunes du quartier de la Monnaie, à Romans-sur-Isère dans la Drôme, ont été invités à l'Assemblée nationale. Ils ont été reçus ce mercredi à l'initiative de l'élue écologiste Marie Pochon. L'objectif de cette visite est de lutter contre la stigmatisation des jeunes de ce quartier montrés du doigt car certains des agresseurs de Thomas, mort poignardé en novembre, en sont originaires.
Alors que l'enquête n'a toujours pas permis de démasquer le vrai coupable du drame du bal de Crépol, cette invitation passe mal.
De la manipulation politique ?
Ces cinq jeunes, âgés de 15 et 16 ans, accompagnés par trois adultes, ont tout d'abord lu une lettre adressée à la maire de Romans-sur-Isère, Marie-Hélène Thoraval. Dans cette missive, ils affirment que l'édile ment quand elle explique que plusieurs millions d'euros ont été investis dans ce quartier. Ils l'interpellent également par ces mots : "Madame la maire, nous vous aimons, pourquoi pas vous ?".
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Joint par Europe 1, Marie-Hélène Thoraval leur a répondu ce matin : "Je pense qu'ils ne sont même pas à l'initiative de cette lettre. Elle a été rédigée par des personnes qui en font de la manipulation politique".
"Il faut dire la vérité"
Devant les élus, ces jeunes ont souligné la détérioration de leur situation depuis le drame de Crépol et ont accompagné leurs propos d'une liste de propositions pour changer l'image de leur ville et éviter les amalgames. Certaines de ces propositions posent question comme donner le droit de vote aux étrangers ou encore équilibrer les opinions dans les médias.
"Moi je pense que les médias ont fait en sorte de donner la parole à tous. Après, il faut savoir se saisir de la parole. Puis pour être écouté, il faut savoir être entendu. Il faut avoir aussi une argumentation et il ne faut pas jouer de l'opinion des gens. Il faut dire la vérité", répond la maire.
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La visite a été saluée par les députés de gauche présents comme Raquel Garrido ou encore François Ruffin. Cependant, aucun élu marqué à droite ne s'est rendu à cette audition.