Deux députés, Patrick Lebreton et Bernard Lesterlin, ont annoncé jeudi qu'ils quittaient le groupe socialiste de l'Assemblée, le premier ne voulant pas "cautionner les dérives de ce gouvernement et du PS", après le recours au 49-3 pour faire adopter la loi travail. Avec ces deux départs, le groupe PS va passer de 286 à 284 membres sur les 574 députés actuels - l'Assemblée compte actuellement trois sièges vacants.
Non signataire du projet de motion de censure. "Le gouvernement tue le débat parlementaire pour imposer un texte légitimement rejeté par la rue, par de nombreux socialistes, par une grande partie de la gauche", a écrit Patrick Lebreton, député de La Réunion, dans un billet publié sur sa page Facebook mercredi soir pour annoncer son départ. "Cette loi El Khomri, évidemment, ne figurait pas dans le programme présidentiel de François Hollande en 2012, celui plébiscité par plus de 75% d'électeurs à La Réunion", a-t-il souligné. Engagé au PS depuis 34 ans, ce député ne faisait pas partie des 56 signataires du projet de motion de gauche tenté par les frondeurs PS.
L'un reste soutien de François Hollande. De son côté, le député de l'Allier Bernard Lesterlin a justifié son départ au quotidien La Montagne par le fait de ne pas avoir été nommé rapporteur de la première partie du projet de loi Egalité et citoyenneté, qui arrivera bientôt dans l'hémicycle, "alors que ça avait été convenu avec le président du groupe Bruno Le Roux". Bernard Lesterlin demandait aussi un moratoire sur la suppression de postes à l'hôpital de Montluçon mais a eu une réponse "insuffisamment précise" du gouvernement. S'il siégera désormais parmi les non-inscrits, il affirme cependant rester un soutien de François Hollande, qui "dans un contexte difficile est l'homme le plus visionnaire".