Les juges français ont saisi, dans le cadre de l'affaire des assistants présumés fictifs d'eurodéputés FN, deux millions d'euros d'aide publique due au Rassemblement national (RN, ex-FN). Le parti crie à l'"assassinat politique" et a lancé un appel aux dons.
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Le risque de "la cessation de paiement". Pour le parti d'extrême droite, il s'agit d'un "coup de force sans aucune base légale (qui) fait encourir au RN la cessation de paiement", selon un communiqué. D'autant que le RN n'arrive pas à obtenir de prêts des banques, dont certaines ont fermé l'an dernier des comptes du FN, rappelle-t-il. Pour se financer, le parti a activé un site d'appel aux dons "à tous les Français attachés à la démocratie et au pluralisme", selon Jordan Bardella, porte-parole.
Une "initiative" à caractère politique. Dans une lettre ouverte aux adhérents, Marine Le Pen appelle à la "résistance" face à "une dictature qui veut tuer le premier parti d'opposition". Pour la députée du Pas-de-Calais, "le caractère politique de l'initiative ne fait aucun doute, puisque l'un des deux juges est membre du Syndicat de la Magistrature", classé à gauche, "et l'autre est un de ses compagnons de route". L'ancienne avocate dénonce "une violation manifeste et incontestable" de la présomption d'innocence, dans une affaire "qui n'est pas encore jugée". "Cela est d'autant plus choquant que les faits sont formellement contestés".
Dans l'affaire des assistants présumés fictifs d'eurodéputés FN, dix personnes ou entités sont mises en examen. Parmi lesquelles le Front National en tant que personne morale et neuf assistants ou eurodéputés, dont Marine Le Pen, le député Louis Aliot et l'eurodéputé Bruno Gollnisch.