Édouard Philippe a plaidé vendredi pour une amélioration de l'"écoute" des maires, et plus généralement des "collectivités territoriales", par le Parlement et l'exécutif, lors des assises des petites villes de France à Autun, en Saône-et-Loire. "Je m'inscris totalement en faux avec l'idée développée par certains d'un État ou d'un gouvernement qui seraient inattentifs à ce que disent les maires", a assuré le Premier ministre et ancien maire du Havre en concluant son allocution.
Manque de représentation. Mais, "s'agissant de l'écoute des maires", "depuis la suppression du cumul des mandats, j'ai observé quelque chose", a-t-il ajouté, en référence à l'interdiction faite aux parlementaires de cumuler avec une fonction d'exécutif local. "Lorsque le Parlement français (…) se prononce sur les collectivités territoriales, le retour immédiat que nous avons des collectivités, plus exactement des élus de ces collectivités, c'est (de déplorer) qu'il n'y a pas de représentants des collectivités territoriales", a-t-il souligné, en estimant que "la façon de discuter de l'avenir des collectivités territoriales s'en est trouvé transformée".
"Nous devons donc, cahin-caha, en essayant, en corrigeant, trouver la nouvelle façon de prendre en compte ce que disent les collectivités territoriales dans le débat public national et dans les projets portés par le Parlement et par le gouvernement", a-t-il plaidé.
Maire, une "expérience intense" pour Philippe. Avant la prise de parole du Premier ministre, le président de l'Association des petites villes de France (APVF) Christophe Bouillon s'était fait l'écho des "attentes très légitimes" des maires de ces villes de 2.500 à 25.000 habitants, représentant environ 40% des communes. "Je vous prie dans le cadre du prochain projet de loi de finances de ne pas procéder à de nouvelles réductions" du nombre de contrats aidés qui "impactent les associations locales et le fonctionnement des établissements qui nous sont rattachés comme les EHPAD et maisons de retraite", a notamment exhorté le député PS de Seine-Maritime et maire honoraire de Canteleu.
En retour, Édouard Philippe a mis en exergue la stabilisation en 2018 de la dotation aux collectivités (DGF). Quant à la refonte de la fiscalité locale, elle sera évoquée lors de la prochaine Conférence des territoires qui se tiendra le 28 juin à Matignon, a-t-on appris dans l'entourage du Premier ministre. Édouard Philippe, qui a assuré que "rien" dans sa carrière "n'a été aussi intense que l'expérience municipale", en a profité pour rappeler quelques mesures du gouvernement, en termes d'accès aux soins, de couverture numérique, de revitalisation des centre-ville ou de mobilité, revenant notamment sur les "petites lignes" ferroviaires dont l'avenir sera tranché par les régions.