Régionales : du jamais vu pour le Front national

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En tête dans au moins six régions, avec un score national historique (28,7%), le FN est l’incontestable vainqueur du premier tour, dimanche 6 décembre 2015. Marine le Pen et ses lieutenants ne se privent pas de le rappeler. 

Ni la gauche, ni la droite, ne se risquent à contester l’évidence : au soir du premier tour des élections régionales, c’est bien le Front national qui est le grand vainqueur du scrutin. La donne, certes, peut changer au soir du second tour, le 13 décembre, mais dimanche soir, le FN a connu un véritable triomphe électoral : 28,7% des suffrages exprimés, la première place dans six régions, la perspective de l’emporter dans au moins deux territoires, voire trois, ou même quatre… N’en jetez plus ! Marine Le Pen et les leaders frontistes, évidemment, ne cachent pas leur joie. "Le mouvement national est sans conteste le premier parti de France", a lancé la présidente du FN en guise de première réaction.

  • Une montée en puissance

Depuis 2012, à chaque élection, le Front national bat record sur record. 17,9% à la présidentielle de 2012, 24,86% aux européennes de 2014, 25,24% au premier tour des élections départementales de 2015…  et donc 28,7% pour ce premier tour des régionales 2015. La montée en puissance est incontestable. La comparaison avec les précédentes élections régionales, en 2010, est encore plus édifiante. A l’époque, le Front national avait réalisé 11,42% des voix. En seulement 5 ans, le parti de Marine Le Pen a donc quasiment triplé son score.

Pour ce scrutin, elle doit son score historique sans doute un peu à  la dynamique lancée depuis l’accession de Marine Le Pen à la tête du parti, en 2011, et beaucoup à l’ambiance post-attentats du 13 novembre, après lesquels la sécurité et l’immigration, deux thèmes qui lui sont porteurs, ont éclipsé tous les autres. De quoi expliquer cette première place, loin devant l’alliance Les Républicains-UDI (26,8%) et un PS esseulé (23,2%)

  • En tête dans six régions au premier tour…

Les derniers sondages publiés avant les élections le laissaient penser : le Front national s’est porté en tête dans six régions. C’était très attendu en Nord-Pas de Calais-Picardie et en Paca, où Marine Le Pen (40,64%) et Paca (41,22%) ont écrasé la concurrence. C’était annoncé en Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne, où Florian Philippot a recueilli 36,06% des voix, et en Bourgogne-Franche-Comté, avec 31,48% pour Sophie Montel. C’est plus une surprise en Centre-Val de Loire et en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées où Philippe Loiseau (30,49%) et Louis Aliot (32,65%) sont devant. Et il s'en est fallu de peu, 0,2% exactement, pour qu'en Normandie, Nicolas Bay (27,71%) soit devant Hervé Morin (27,91%).

  • … et la perspective de l’emporter dans au moins deux régions

En Nord-Pas de Calais-Picardie et en Paca, la messe semble dite. Même avec le retrait de la liste de gauche, Marine Le Pen et sa nièce Marion Maréchal-Le Pen devraient l’emporter. La dynamique joue en leur faveur, et la personnalité des candidats de droite, Xavier Bertrand et Christian Estrosi, devrait rebuter suffisamment d’électeurs de gauche. En Alsace-Lorraine-Champagne, tout dépendra des reports de voix, mais Florian Philippot est en très bonne position. En Centre-Val de Loire, Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, et Bourgogne-Franche-Comté, les candidats frontistes partent probablement de trop loin. Mais avec deux, voire trois régions gagnées dimanche prochain, le FN aura réussi son coup.

  • "Le premier parti de France", dixit sa présidente

Marine Le Pen ne s’est en tout cas pas privée de crier victoire dimanche soir. "Le mouvement national est désormais sans conteste le premier parti de France", s'est-elle félicitée depuis son fief d’Hénin-Beaumont, dans le Nord-Pas de Calais. Avec ce "résultat magnifique", qui marque une "claire volonté d'alternance", le FN est selon elle le "seul front véritablement républicain" car "il est le seul à défendre la nation et sa souveraineté, mais aussi à pouvoir reconquérir les territoires perdus de la République" et "à défendre une République authentiquement française." Dans un discours visant autant le second tour des régionales que la présidentielle de 2017, Marine Le Pen a promis une "restauration de l'Etat" et appelé les électeurs de "tourner le dos à cette classe politique qui les trompe".

>>Retrouvez les résultats des élections régionales