Émeutes : Paris «conteste» les propos «excessifs» d'un comité de l'ONU

L'ONU a soulevé des problèmes de racisme au sein des forces de l'ordre en France.
L'ONU a soulevé des problèmes de racisme au sein des forces de l'ordre en France. © Ludovic MARIN / AFP
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avec AFP / Crédit photo : Ludovic MARIN / AFP
Alors que le Comité de l'ONU pour la discrimination raciale (Cerd) demandait à la France de se pencher sur les problèmes de racisme parmi les forces de l'ordre, le ministère des Affaires étrangères a vivement contesté ces propos, les jugeant "infondés", ce samedi 8 juillet. 

La France "conteste des propos qu’elle juge excessifs" et "infondés" d'un comité d'experts de l'ONU qui avait lourdement critiqué ce vendredi la gestion par les forces de l'ordre des émeutes qui ont secoué la France. Le Comité de l'ONU pour l'élimination de la discrimination raciale (Cerd) avait adopté en urgence une déclaration dénonçant "l'usage excessif de la force par les forces de l'ordre". 

La France fait appel à "davantage de discernement"

Il demandait aussi à Paris "d'adopter une législation qui définisse et interdise le profilage racial". Samedi, le ministère des Affaires étrangères a répondu avec force que "toute mesure de profilage ethnique par les forces de l’ordre (était) interdite en France", assurant que "la lutte contre les dérives de contrôles dits 'au faciès' (s'était) intensifiée".

"Tout comportement discriminatoire signalé fait l'objet d'un suivi, et lorsqu'il est avéré, d'une sanction administrative ou judiciaire", ajoute le texte, qui fait valoir que le policier auteur du tir mortel qui a déclenché les émeutes "a immédiatement été déféré devant la justice et se trouve inculpé pour homicide volontaire". Selon le Quai d'Orsay, "les forces de l'ordre sont soumises en France à un niveau de contrôle interne, externe et judiciaire tel que peu de pays en connaissent".

La France invite le Cerd "à faire preuve de davantage de discernement et de mesure dans ses propos, dont elle regrette le caractère partial et approximatif". Elle exprime son "incompréhension face à l'absence de solidarité et de compassion à l’égard des élus ou représentants d’institutions françaises ayant fait l’objet d’attaques (...) ainsi qu’à l’égard des 800 policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers blessés".

 

La mort du jeune Nahel, tué par un policier lors d'un contrôle routier, a engendré des nuits d'émeutes à travers le pays. Les violences urbaines qui ont suivi, sans précédent depuis 2005, ont jeté une lumière crue sur les maux de la société française, des difficultés des quartiers populaires aux relations houleuses entre jeunes et forces de l'ordre. 

La France, un "État de droit"

Le Cerd s'était dit profondément préoccupé par "la pratique persistante du profilage racial combinée à l'usage excessif de la force dans l'application de la loi, en particulier par la police, contre les membres de groupes minoritaires, notamment les personnes d'origine africaine et arabe". 

Dans son communiqué, la France rappelle "qu'elle est un Etat de droit, respectueux de ses obligations internationales et notamment de la Convention internationale pour l’élimination de la discrimination raciale". "La lutte contre le racisme et toutes les formes de discriminations est une priorité politique", assure encore le ministère.