Twitter, qui avait décidé d'interdire une campagne du ministère de l'Intérieur incitant à voter aux élections européennes en se référant à la nouvelle loi française contre les fausses nouvelles ("fake news"), l'a finalement "autoris(ée)", a annoncé jeudi le secrétaire d'État chargé du numérique Cédric O.
"La démocratie a besoin de transparence et de règles. Je me réjouis que Twitter ait accepté d'autoriser la campagne du gouvernement", écrit le nouveau secrétaire d'État sur son compte Twitter, photo d'une réunion qui s'est tenue "ce matin (jeudi) à Bercy" à l'appui. "Nous devons continuer à travailler pour une pleine application de la loi sur la manipulation de l'information."
Réunion ce matin à Bercy. La démocratie a besoin de transparence et de règles. Je me réjouis que @TwitterFrance ait accepté d’autoriser la campagne du gouvernement. Nous devons continuer à travailler pour une pleine application de la loi sur la manipulation de l’information. pic.twitter.com/pHGAxDfLtE
— cedric_o (@cedric_o) 4 avril 2019
"Promouvoir et protéger l'intégrité des élections européennes est au coeur de notre mission"
"Suite à loi 'manipulation de l'information', nous avons décidé d'interdire toute publicité ciblée en France dont les campagnes appelant à aller voter", explique Twitter sur son compte @TwitterFrance. Toutefois, "après de nombreux échanges, nous avons décidé d'autoriser désormais les publicités encourageant la participation électorale", ajoute le réseau social américain.
"Promouvoir et protéger l'intégrité des (élections européennes) est au coeur de notre mission pour les prochains mois. Il s'agit notamment d'encourager la participation des électeurs", poursuit Twitter France. "Nous continuerons à promouvoir et à protéger l'intégrité des conversations autour de #EUelections2019 au cours des prochains mois".
#Ouijevote vise à inciter à s'inscrire sur les listes électorales
Promulguée le 22 décembre, la loi "relative à la manipulation de l'information", aussi appelée loi anti "fake news", impose notamment aux principales plateformes numériques (Google, Facebook, Twitter…) de fournir les informations sur les publicités politiques qu'elles diffusent contre rémunération sur leur site, afin d'éviter des manipulations et ingérences électorales.
Si Google et Facebook ont pris des dispositions en ce sens, "Twitter ne sait pas faire ça aujourd'hui, et a donc décidé d'avoir une politique complètement jusqu'au-boutiste qui est de couper toute campagne dite de nature politique", expliquait-on mardi à la direction du Service d'information du gouvernement (SIG). Coordonnée par le SIG, la campagne "#Ouijevote" visait à inciter à s'inscrire sur les listes électorales en vue du scrutin du 26 mai, via notamment des tweets sponsorisés que le principal organe de communication de l'État avait prévu de payer.