La ministre du Travail Muriel Pénicaud regrette "le désinvestissement de la région [Auvergne-Rhône-Alpes] dans le capital humain", notant que son président Laurent Wauquiez (LR) "a supprimé 60% des entrées en formation" depuis qu'il dirige la collectivité.
La ministre du Travail, qui s'exprimait dans un entretien accordé au quotidien Le Progrès, est ce lundi dans l'Ain pour signer la déclinaison régionale du Plan d'investissement dans les compétences (Pic) du gouvernement. Ce plan, doté au total de 15 milliards d'euros sur le quinquennat, doit permettre de former un million de jeunes décrocheurs et un million de demandeurs d'emploi sur le territoire national.
La région Auvergne-Rhône-Alpes n'a pas signé le plan
Et si 16 des 18 régions ont accepté de contractualiser avec l'État ce plan, deux - Auvergne-Rhône-Alpes et Paca - ne le feront pas. "En Auvergne-Rhône-Alpes, cela n'a pas été possible car la région n'a pas accepté la condition à l'apport financier de l'État : que le budget formation des régions ne diminue pas, car l'État investit pour apporter un plus, et non combler un retrait de la région", note la ministre dans le quotidien régional.
Et Muriel Pénicaud de soulever que la région, dirigée par le patron des Républicains, a "supprimé 60% des entrées en formation", lui permettant "d'afficher facilement une baisse de budget de fonctionnement", une des priorités de l'exécutif régional. La ministre signera donc lundi avec Pôle emploi et le préfet seulement ce plan, doté régionalement d'une enveloppe de 652 millions d'euros sur quatre ans.
Il y a en Auvergne-Rhône-Alpes, 440.000 demandeurs d'emploi et 225.000 jeunes sans formation ni travail, souligne encore la ministre alors que, dans le même temps, "près d'une entreprise sur deux a du mal à recruter". Contacté par l'AFP, la région n'était pas joignable pour réagir dans l'immédiat.