Les critiques pleuvent sur le gouvernement Macron depuis que celui-ci est resté silencieux alors que l'Aquarius, bateau humanitaire transportant 629 migrants, s'est retrouvé bloqué en mer Méditerranée après le blocage des ports italiens et maltais. Interrogé sur Europe 1 jeudi matin sur le sujet, François Hollande s'est montré plutôt moins sévère que nombre de responsables politiques, préférant fustiger l'Europe dans son ensemble. "Ce sont les pays européens qui ont montré dans cette affaire incohérence et divisions. Et la France a été dans le lot", a-t-il déclaré.
Des règles non respectées... L'ancien président français a rappelé qu'il existait en Europe un certain nombre de règles. L'obligation pour un port de s'ouvrir à un bateau humanitaire, mais aussi l'accord de Dublin, qui stipule que chaque migrant arrivé dans un pays doit s'enregistrer dans ce pays-là. Et enfin, "lorsque les pays d'accueil ont fait leur travail, il doit y avoir une répartition". Or, aucune de ces règles n'a été correctement appliquée puisque l'Italie et Malte ont fermé leurs ports. Mais "l'Italie n'a pas tort de dire que la répartition ne se fait pas", a cependant nuancé François Hollande.
...y compris par la France (et Hollande lui-même). L'ancien chef de l'État est très bien placé pour le savoir puisque c'était lui qui était aux commandes lorsque cet accord de répartition a été passé entre les pays européens. Et que dès le début de son application, en 2016, "il y a eu du retard dans la répartition". La France n'a d'ailleurs, à ce jour, toujours pas rattrapé ce retard.
"Trop d'immigration illégale". Interrogé sur une phrase qu'il avait lâchée auprès de journalistes et publiée dans Un président ne devrait pas dire ça, François Hollande a également précisé sa pensée sur l'immigration. Alors qu'il avait déclaré dans cet ouvrage, publié en 2016, qu'il y avait "trop d'immigration en France", l'ancien président a répété sur Europe 1 qu'il "y a trop d'immigration illégale" dans le pays.