François Lecointre, chef d'état-major des armées : "la souveraineté a un prix"

François Lecointre a été nommé chef d'état-major des armées en juillet (photo d'archives).
François Lecointre a été nommé chef d'état-major des armées en juillet (photo d'archives). © GEORGES GOBET / AFP
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M.L
Quatre mois après avoir succédé à Pierre de Villiers, le général affirme dans le JDD qu'il ne "croit pas"' à la crise de confiance entre le pouvoir politique et l'armée. 

Sa nomination avait eu lieu dans un contexte tendu : en juillet, François Lecointre remplaçait le chef d'état-major des armées Pierre de Villiers après sa démission fracassante. Alors que son prédécesseur s'était ouvertement opposé à la politique budgétaire du président Emmanuel Macron, François Lecointre nie l'existence d'une "crise" entre le pouvoir politique et l'armée dans sa première interview médiatique depuis son entrée en fonction, accordée au JDD, dimanche. 

Une polémique "trop violente". "Je ne crois pas à la crise de confiance", explique François Lecointre, établissant une distinction entre les militaires en fonction et ceux ayant pris leur retraite. "Les militaires d'active ont pris acte de cette démission (celle de Pierre de Villiers, ndlr) et de la décision du chef de l'Etat d'augmenter le budget des armées en 2018. Et puis, il y a les anciens, qui aiment ce milieu de la défense, le suivent de près et le commentent pour certains... Ceux-là finissent par perdre pied dans un environnement qui change très vite. Le débat ne me dérange pas mais la polémique, trop violente et trop systématique, peut semer le doute chez les militaires d'active", poursuit-il. 

"La sécurité des Français nous oblige". Interrogé à son tour sur le budget des armées, François Lecointre affirme ne pas soupçonner "les fonctionnaires de Bercy de ne pas avoir le sens de l'Etat chevillé au corps, comme les militaires". "Je ne leur ferai pas cette injure. La grandeur de notre pays et son rang dans le monde tiennent aussi à sa capacité à contraindre sa dette. Mais la souveraineté a un prix et la sécurité des Français nous oblige", souligne-t-il. Quant à l'opération sentinelle, le général se dit prêt à "marquer l'effort" pour "un événement international ou sportif majeur", mais "à condition d'avoir des effectifs à disposition pour pouvoir les engager massivement, au moment que je souhaite, sans qu'ils soient englués ailleurs".