Fraude fiscale : prison avec sursis et amende requises contre Gérald Gérin, ancien assistant de Jean-Marie Le Pen
L'ancien assistant personnel de Jean-Marie Le Pen, Gérald Gérin, risque une peine de 18 mois de prison avec sursis et une amende de 230.000 euros. Le proche collaborateur de Jean-Marie Le Pen est soupçonné d'avoir dissimulé au fisc, entre 2008 et 2015, un trust basé aux îles Vierges britanniques.
Une peine de 18 mois de prison avec sursis a été requise lundi à Paris à l'encontre de Gérald Gérin, ainsi qu'une amende de 230.000 euros, correspondant à 10% des avoirs qu'aurait dissimulés l'ancien assistant personnel de Jean-Marie Le Pen, jugé pour fraude fiscale et blanchiment.
Le parquet a également requis la confiscation de 1.975.314 euros, "correspondant au produit de l'infraction", une peine d'inéligibilité de cinq ans ainsi que la confiscation de l'ensemble des scellés.
Dissimulation au fisc
Gérald Gérin, 51 ans, était jugé devant la 32e chambre correctionnelle du tribunal de Paris pour fraude fiscale, fraude fiscale aggravée et blanchiment de ces délits.
Le prévenu, connu pour avoir été, depuis 1994, un proche collaborateur de Jean-Marie Le Pen, est soupçonné d'avoir dissimulé au fisc, entre 2008 et 2015, un trust basé aux îles Vierges britanniques crédité de 2,2 millions d'euros, dont 1,7 million sous forme de lingots et de pièces d'or et dont il était l'ayant droit.
Le trust, dont l'existence avait été révélée en 2015 par Mediapart, nommé Balerton Marketing LTD, avait appartenu à Georges Paschos, frère de Jany Le Pen, jusqu'à sa mort en 2008. Le prévenu entretenait avec lui une relation de proximité.
Une affaire de famille
C'est ensuite son fils, Achille Paschos, qui en a été le bénéficiaire, puis Gérald Gérin. Il est aussi reproché au prévenu d'avoir utilisé une partie de ce patrimoine pour "investir dans des valeurs aurifères", retiré des sommes et les avoir "rapatriées en France".
Il aurait également omis de déclarer ses revenus afin de se soustraire au paiement de l'impôt sur le revenu, de l'impôt sur la fortune et de la contribution exceptionnelle sur la fortune. Lors de l'audience, Gérald Gérin a gardé le silence.
Compte bancaire caché à l'étranger
Tracfin, la cellule antiblanchiment de Bercy, et la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) avaient signalé à la justice la possible existence d'un compte bancaire caché à l'étranger et appartenant à Jean-Marie Le Pen, fondateur du Front national (FN) devenu Rassemblement national (RN).
Les cas de Jean-Marie Le Pen et de son épouse Jany Paschos épouse Le Pen, cités dans cette affaire, avaient été disjoints et confiés au parquet de Nanterre.
La défense, qui a considéré les réquisitions du ministère public "excessives", a assuré que son client avait fait preuve d'une "volonté de réparation" en rapatriant sur ses comptes français les sommes basées à l'étranger, a estimé Maître François Wagner. Ce dernier a demandé un sursis à statuer dans l'attente du jugement des époux Le Pen. Le jugement sera rendu le 21 janvier.