Gabriel Attal nommé Premier ministre : les syndicats enseignants déplorent «un passage éclair» à l'Education

Gabriel Attal a assuré qu'il resterait "toujours" aux côtés du monde enseignant (Illustration).
Gabriel Attal a assuré qu'il resterait "toujours" aux côtés du monde enseignant (Illustration). © Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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avec AFP , modifié à
Alors qu'il vient d'être nommé Premier ministre, les syndicats enseignants ont tous déploré mardi le "passage éclair" de Gabriel Attal au ministère de l'Education. Le nouveau promu a quant à lui assuré qu'il resterait "toujours" aux côtés du monde enseignant, et que l'école est "l'arme la plus puissante que nous avons pour changer la société".

Gabriel Attal, ministre de l'Education jusqu'à sa nomination mardi au poste de Premier ministre, a assuré qu'il resterait "toujours" aux côtés du monde enseignant, tandis que les syndicats déplorent "un passage éclair".

"Je veux vraiment vous dire que je partage avec vous cette conviction que l'école, c'est l'arme la plus puissante que nous avons pour changer la société", a déclaré Gabriel Attal lors d'une réunion en visioconférence avec les chefs d'établissements (collèges, lycées), alors que l'annonce de sa nomination effective à Matignon se répandait dans les médias.

 

"Quelles que soient les évolutions à venir, cette conviction, cette cause, elle ne cessera jamais de m'habiter et vous me trouverez toujours, toujours à vos côtés pour accomplir la mission qui est la vôtre avec les enseignants, qui est la plus belle au monde", a-t-il ajouté en les remerciant.

"Tout recommencer à zéro"

Nommé ministre de l'Education le 20 juillet 2023 en remplacement de Pap Ndiaye, Gabriel Attal, 34 ans, sera resté rue de Grenelle cinq mois et vingt jours, soit le 2e séjour le plus court à ce poste sous la Ve République, après celui de Benoît Hamon en 2014 (quatre mois et 24 jours). 

De leurs côtés, les syndicats enseignants ont tous déploré "un passage éclair". Avec "des annonces éclair dont on peut se demander si elle n’étaient pas destinées à une ambition politique", a regretté Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat enseignant du second degré (collèges et lycées). Gabriel Attal "a très vite essayé de prendre le contre-pied de Pap Ndiaye par une forte présence médiatique et politique, une frénésie d'annonces (le bac, l'abaya, le choc des savoirs, l’uniforme, le SNU…)", selon elle.

 

Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du Sgen-CFDT, s'interroge sur "l'importance accordée ou non aux enjeux éducatifs par l'exécutif" et "la continuité de la politique éducative". "Nous allons avoir à la fois un président de la République et un Premier ministre qui affichent tous deux une volonté très forte d'agir sur les sujets éducatifs", a-t-elle relevé. "Cela n'augure que peu d'autonomie pour le ou la futur(e) ministre de l'Education".

Guislaine David, à la tête de la FSU-SNUipp, principal syndicat du primaire, estime "surprenant" que Gabriel Attal reste "si peu de temps alors qu'il avait dit vouloir se plonger dans des réformes structurelles pour l'école". Mais "nous savions aussi qu'il était là pour sa carrière et que le poste de ministre de l'Education nationale n'était qu'un marchepied". Elle se dit "agacée" par la manière dont sont traités "le ministère de l'Education nationale et donc tout le personnel".

Elisabeth Allain-Moreno, du SE-Unsa, évoque elle "colère et fatigue" car "il va falloir tout recommencer à zéro avec un nouveau ou une nouvelle ministre".