Gérald Darmanin veut plus de moyens pour une justice plus «rapide»
Ce mercredi, le nouveau garde des Sceaux, Gérald Darmanin, a choisi de se rendre au Tribunal judiciaire d'Amiens (Somme) et au Centre pénitentiaire de Liancourt (Oise), pour son premier déplacement. Face à une justice "trop lente", il entend renforcer les effectifs, dans la limite des contraintes budgétaires nationales "bien évidemment".
Le nouveau garde des Sceaux Gérald Darmanin a déclaré mercredi à Amiens qu'il comptait obtenir davantage de moyens pour son ministère, afin de permettre une "justice rapide" grâce à des effectifs renforcés.
Plus de "rapidité" et de "fermeté"
"La justice est malheureusement trop lente, les magistrats sont les premiers à s'en plaindre", a-t-il déclaré devant la presse au tribunal judiciaire d'Amiens, son premier déplacement en tant que nouveau garde des Sceaux, le jour de Noël.
"Ce que nous voulons, c'est plus de rapidité, plus de fermeté. On ne peut pas le faire avec des moyens constants", a insisté Gérald Darmanin. "Cette rapidité, elle passe par plus d'effectifs, plus de greffiers bien évidemment, et plus de magistrats", a-t-il poursuivi.
"Nous serons raisonnables" car il faudra tenir compte "bien évidemment" des contraintes budgétaires nationales, "mais nous devons augmenter ce budget du ministère de la Justice". Il a indiqué avoir pris rendez-vous lundi prochain avec Amélie de Montchalin, la nouvelle ministre chargée des Comptes publics, pour échanger sur ce "dossier extrêmement important".
"Je suis un homme de dialogue"
Alors que certains syndicats de la magistrature ont exprimé leurs inquiétudes quant à la volonté de fermeté affichée par le nouveau ministre de la Justice, qui a aussi dit mardi vouloir travailler "main dans la main" avec l'Intérieur, Gérald Darmanin a tenté une nouvelle fois mercredi de rassurer.
"J'ai des convictions politiques, bien sûr (...) mais je suis un homme de dialogue", a-t-il estimé, disant avoir appelé mardi "l'intégralité" des responsables syndicaux du monde de la justice, pour prendre langue avec eux et les rencontrer à partir de jeudi. "Tous les sujets sont à mettre sur la table", selon le ministre.
Son prédécesseur place Beauvau, Didier Migaud, était favorable à l'intégration de la notion du consentement dans la définition pénale du viol. Ce projet va poursuivre son cours, a assuré mercredi Gérald Darmanin : "Je crois que le texte de loi arrive pour le printemps prochain, et j'aurai l'occasion d'en parler avec les parlementaires et avec le Premier ministre".