Chantal Jouanno exclut de démissionner de la présidence de la Commission nationale du débat public (CNDP). Dans une interview au Figaro publiée jeudi soir, elle a également jugé "indigne" la position du porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, qui réclame son départ. Chantal Jouanno est la cible de nombreuses critiques après qu'elle eut annoncé mardi qu'elle se "retirait" de l'organisation du grand débat national, en raison d'une polémique sur son salaire (14.666 euros bruts par mois).
Chantal Jouanno précise que "la commission a constaté que sa contribution s'arrêtera au lancement du grand débat national, c'est-à-dire le 15 janvier". Elle clarifie donc un point resté jusqu'ici flou, le fait de savoir si cette autorité indépendante continuait ou non d'organiser ce grand débat voulu par Emmanuel Macron.
Jouanno déplore "des attaques personnelles assez incompréhensibles". Jeudi, plusieurs personnalités de la majorité ont critiqué le "retrait" de Chantal Jouanno et réclamé sa démission. Elle doit "tirer les enseignements" de son départ "incompréhensible", a notamment estimé Benjamin Griveaux. "Les Français ne comprendraient pas que Chantal Jouanno ne quitte pas immédiatement ses fonctions", a renchéri le député Richard Ramos, un dirigeant du MoDem. Ce n'est pas à la CNDP, "dont la légitimité est nulle", d'organiser le grand débat, a aussi dit le président du MoDem François Bayrou.
"Ce sont des attaques personnelles assez incompréhensibles. Il est dans l'intérêt même du bon déroulement du grand débat national que je m'en écarte. Il m'était devenu impossible de le piloter", a répliqué Chantal Jouanno. "La question de la rémunération est légitime pour nos concitoyens. J'ai d'ailleurs demandé au président de la République lundi soir de revoir à la baisse mon niveau de rémunération (...). Le juste choix lui appartient", a-t-elle poursuivi, en déplorant les "bassesses" du monde politique.