La "France sera à l'arrêt" promettent les syndicats. Entre la poursuite des débats sur le projet de loi de la réforme des retraites au Sénat - ainsi que le vote attendu sur le report de l'âge légal de départ - et la mobilisation du 7 mars, c'est une semaine cruciale qui s'annonce pour Emmanuel Macron et son gouvernement. François Ruffin, député "Picardie debout" de la Somme sera aux côtés des manifestants. "Cela fait des mois que sept Français sur dix disent non à cette réforme. Le président Macron, Élisabeth Borne ne l'entendent pas donc malheureusement, on en est là [et] je pense que si c'est le patron d'Amazon, qui prend son téléphone et qui dit 'monsieur Macron, arrêtez vos bêtises', je pense que monsieur Macron est plus à même d'écouter Jeff Bezos à qui il a remis la Légion d'honneur, que d'écouter les Français qui travaillent", a-t-il lancé au micro d'Europe 1.
"Cette France mérite le respect"
Entre 1,1 et 1,4 million de manifestants pourraient défiler partout mardi en France. "Je souhaite que le mois de mars rentre dans notre Histoire de France. C'est un livre qui a une page blanche, maintenant ce sont aux gens qui m'écoutent de l'écrire ou non", a poursuivi le député, précisant que le report de l'âge légal de départ de 62 à 64 ans ne doit plus faire partie de la réforme des retraites. "C'est extrêmement injuste de repousser de cette manière-là."
D'après François Ruffin, "au-delà de la demande sur les retraites, il y a la demande sur les salaires". "La France qui se manifeste c'est une France qui se lève tôt, c'est une France qui va au boulot, c'est une France qui prend son auto et c'est une France qui a mal au dos. Cette France-là, je pense qu'elle mérite le respect. Demain, c'est une marche de la fierté", a-t-il ajouté.
Les Français subissent la "double peine"
Le gouvernement qui met au centre de sa communication la valeur "travail" "l'écrase tous les jours dans les faits". Ces Français qui manifestent connaissent "la double peine" a expliqué le député de la Somme. "À la place d'avoir la reconnaissance et la rémunération, il y a la double peine pour cette France-là. La première, l'inflation. La deuxième, deux années de boulot supplémentaires."
"Mon objectif est de remettre la France debout. Quand on a des enseignants recrutés en job dating, quand on a un hôpital qui est en lambeaux, quand on a des trains qui n'arrivent pas à l'heure, quand on a des centrales nucléaires qui manquent de soudeurs pour les réparer, on voit très bien qu'on a aujourd'hui une France qui a besoin d'être remise debout", a assuré François Ruffin au micro d'Europe 1. Pour le député, "le gouvernement a eu des tas d'avertissements", il est temps, désormais, de "mettre la France à l'arrêt" pour se faire entendre.