Arnaud Montebourg 1:17
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Margaux Baralon , modifié à
Arnaud Montebourg, candidat à la présidentielle, est revenu mardi matin sur Europe 1 sur les mots d'Emmanuel Macron lundi à propos des Harkis. Le président a en effet demandé "pardon" à cette communauté et leur descendant. Ce que n'approuve pas l'ancien ministre du Redressement productif.
INTERVIEW

Ironie du débat public, c'est en tenancier d'un "en même temps" caractérisé qu'Arnaud Montebourg, candidat à la présidentielle, a critiqué Emmanuel Macron mardi matin sur Europe 1. Lundi en effet, le président de la République avait reçu des membres d'associations de Harkis, ces Algériens qui ont combattu du côté de l'armée française pendant la guerre d'indépendance au risque de représailles et sans jamais obtenir de reconnaissance. Il avait alors "demandé pardon" aux Harkis et à leurs familles. Pour Arnaud Montebourg, s'il faut "ouvrir grand les yeux sur notre Histoire", "on ne peut pas passer sa vie à demander pardon" pour autant.

"Il est nécessaire d’ouvrir grand les yeux sur notre Histoire, y compris nos erreurs, nos fautes, nos manquements", reconnaît dans un premier temps l'ancien ministre de François Hollande, qui a décidé pour 2022 de se lancer seul dans la course à l'Elysée, sans le soutien du Parti socialiste. "De là à demander pardon... on pourrait demander pardon tous les jours. On ne peut pas passer sa vie à demander pardon."

Une histoire familiale liée à l'Algérie

Et Arnaud Montebourg de se demander : "Est-ce que le travail d'une Nation pour se reconstruire et préserver son unité, ce n'est pas regarder très froidement notre Histoire, ne pas en avoir peur, affronter les archives à ouvrir ?" L'histoire familiale de l'ancien ministre résonne avec ce positionnement sur une ligne de crête. Son grand-père était "sous-officier de l'armée française" avant de s'engager du côté du FLN algérien pour "finalement, en 1962, venir en France". "C'est un mélange. Et c'est l'une des raisons pour lesquelles je défends l'idée que c'est le contrat que nous [citoyens français] formons ensemble qui nous donne notre force, ce n'est pas ce que nous sommes."

Ce qui amène le candidat à la présidentielle à égrener des éléments de son programme. Selon lui, il faut "renforcer le contrat républicain" via l'école, "le service national, la laïcité". "Nous ne sommes pas une Nation ethnique mais une Nation politique."