Cette nouvelle servira-t-elle d'exemple à l'ensemble de la gauche pour les prochaines élections régionales ? Dans les Hauts-de-France, les Verts, LFI, le PCF et le PS ont annoncé jeudi qu'ils participeraient tous à une liste d'union menée par l'eurodéputée écologiste Karima Delli lors du scrutin de juin. Une façon pour ces quatre partis de mieux peser dans la bataille, alors que lors des régionales de 2015, le PS, arrivé en troisième position, avait décidé de se retirer pour permettre à Xavier Bertrand de battre la liste de Marine Le Pen. Une décision qui avait laissé le Conseil régional sans opposition de gauche.
Revenir en force dans un bastion perdu
Selon un responsable socialiste à la manœuvre ces derniers jours, le but est bien de challenger le duel qui s’annonce entre le président sortant Xavier Bertrand (droite), et le Rassemblement national mené par Sébastien Chenu. Selon un sondage IFOP publié en novembre dernier pour Europe 1, l’addition des forces de gauche et de l’écologie représenterait 26% des intentions de votes. Derrière le RN à 29% et Xavier Bertrand à 33%, LREM est de son côté nettement distancé, à seulement 9%.
Derrière la candidature de l’actuelle députée européenne écologiste Karima Delli, la gauche espère un retour en force dans un de ses bastions perdus. "Il y a six ans la gauche et les écologistes ont disparu de ce conseil régional. Il y a six ans, la gauche et les écologistes se sont retirés pour faire barrage à l'extrême-droite et donc nous avons eu une région aux mains de Xavier Bertrand", rappelle Karima Delli au micro d'Europe 1, avant de prévenir : "Nous ferons tout pour que l'histoire ne se répète pas".
La perte d'influence du Parti socialiste
"Nous allons faire naître un nouvel espoir", poursuit l'eurodéputée. "Nous allons faire reculer la droite et l'extrême-droite, et nous allons chercher la victoire pour être exemplaire pour toute la France."
Cette liste d'union est en tout cas une nouvelle illustration que dans la région de Pierre Mauroy et de Martine Aubry, le Parti socialiste n’est plus en mesure d’imposer sa ligne. L’un de ses chefs de file, le sénateur Patrick Kanner, se retire de la course. Alors maintenant, confie un élu, "il va falloir faire avec une tête de liste inconnue du grand public. Mais au moins, on a la dynamique de l’union et du temps pour faire campagne".