Le sujet a été débattu il y a quelques jours à l'Assemblée nationale. Jeudi, lors de sa journée de niche parlementaire, le Rassemblement national a fait une proposition de loi pour rendre obligatoire le port d'une "tenue uniforme aux couleurs de l'établissement" dans les écoles et collèges publics. Si elle a été rejetée par les députés, le sujet du port de l'uniforme est en ce moment sur toutes les lèvres. Même la Première dame, Brigitte Macron, qui a été professeure des écoles, a affirmé dans les colonnes du Parisien qu'elle était "pour le port de l'uniforme à l'école, mais avec une tenue simple et pas tristoune".
"Donnons la possibilité aux établissements scolaires de décider"
Invité ce dimanche matin du Grand Rendez-vous d'Europe 1/ Les Échos/ CNews, Gabriel Attal, ministre de l'Action et des Comptes publics est également revenu sur le sujet. S'il est favorable à une expérimentation du port de l'uniforme à l'école, selon lui, cela ne réglerait pas les questions de laïcité et "il faut répondre aux enjeux de la laïcité à l'école aujourd'hui sans attendre à l'uniforme de le faire".
Pour Gabriel Attal, l'intérêt pour l'uniforme s'explique par "une attente d'autorité dans notre pays, mais aussi d'appartenance. Quand on a une tenue commune dans le cadre de l'école ou dans un projet, il y a un sentiment d'appartenance aussi qui est recherché par les jeunes", souligne-t-il.
D'autant plus que l'actuel ministre chargé de l'Action et des Comptes publics a travaillé sur le sujet lorsqu'il était secrétaire d'État auprès du ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse. "J'avais décidé que les jeunes porteraient l'uniforme dans le cadre du service universel", rappelle-t-il.
"Pour Emmanuel Macron, la laïcité est un enjeu fondamental"
Selon lui, s'il ne faut pas pour le moment imposer le port de l'uniforme, "dans un premier temps, donnons déjà peut-être la possibilité aux établissements scolaires, en consultant les parents d'élèves, de décider s'ils veulent ou pas mettre l'uniforme. Ce serait une première étape qui nous permettrait de voir quels effets ça et ensuite éventuellement, si on considère que c'est positif, le généraliser", avance Gabriel Attal.
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Mais pour lui, l'uniforme n'est pas une réponse à la question de la laïcité à l'école. Un sujet sur lequel "beaucoup de moyens sont engagés, notamment à Jean-Michel Blanquer quand il était ministre de l'Éducation nationale, qui a mis en place un cadre qui permet de signaler les atteintes à la laïcité dans un cadre scolaire. Pap Ndiaye prolonge aujourd'hui ce travail-là, notamment en faisant la transparence sur ce qui se passe, le rappel des règles, le soutien aussi à nos enseignants qui est absolument essentiel", affirme-t-il.
Avant de rappeler que "pour Emmanuel Macron, c'est un enjeu évidemment fondamental que de lutter contre toutes les atteintes à la laïcité, que ce soit dans un cadre scolaire ou dans d'autres cadres", conclut Gabriel Attal.