C'est la formule qui a fait polémique ce week-end. Selon le ministre de la Ville, Patrick Kanner, invité dimanche du Grand Rendez-Vous d'Europe 1, il y aurait en France "une centaine de quartiers qui présentent des similitudes potentielles avec Molenbeek", commune bruxelloise où une filière terroriste a été démantelée. Pour Stéphane Beaudet, maire LR de Courcouronnes et président de l’Association des Maires de l’Ile de France (AMIF), cette formule est exagérée.
"Aller un peu vite en besogne". "On peut dire qu'il y a des quartiers qui sont des zones de non-droit en France", a t-il réagi lundi sur Europe 1. "Cela fait 30 ou 40 ans que c'est le cas et on sait que c'est ici que viennent piocher celles et ceux qui recrutent des potentiels djihadistes." Mais pour lui, comparer ces quartiers à Molenbeek "c'est aller un peu vite en besogne. La situation belge n'est pas toujours comparable" à ce qui se passe en France. Surtout, le président de l'AMIF estime que les propos de Patrick Kanner relèvent de la stigmatisation. "Il y a des talents dans nos quartiers, si on pouvait éviter de les stigmatiser, on irait beaucoup mieux."
Baisse des dotations. Plutôt que de pointer une centaine de quartiers sans les nommer, le maire de Courcouronnes aurait préféré "des choses concrètes". "Quand on est ministre et qu'on pointe cent quartiers, il faut oser dire lesquels et dire quels sont les moyens qu'on met en oeuvre pour régler le problème", a t-il raillé. Selon lui, la baisse des subventions de l'Etat aux collectivités locales empêche précisément de mettre en place des politiques publiques en faveur de l'éducation des jeunes et de l'insertion. "Monsieur Kanner est membre d'un gouvernement dans lequel on réduit considérablement les dotations aux communes", a t-il rappelé.
>> Le ministre de la Ville, Patrick Kanner, était l'invité dimanche du Grand Rendez-Vous d'Europe 1 :
Kanner : "Il y a une centaine de quartiers en...par Europe1fr