La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, s'est dite "confiante", dimanche, sur la possibilité d'un accord entre le gouvernement et la droite sur le projet de loi immigration, à la veille de la réunion d'une commission mixte paritaire qui doit décider du sort du texte. "Je suis confiante parce que (...) les discussions se poursuivent (...) Aujourd'hui, il y a une volonté d'accord (...) de la part du gouvernement, de la part de la majorité présidentielle et de la part d'une partie de nos oppositions", a déclaré Yaël Braun-Pivet (Renaissance), invitée de BFMTV.
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Sans vouloir anticiper sur le résultat de la CMP qui réunira sénateurs et députés lundi, Yaël Braun-Pivet a convenu qu'un "accord général" serait "probablement" trouvé avant. La Première ministre Elisabeth Borne, qui a entamé des discussions avec les responsables de LR mercredi, doit de nouveau les recevoir dimanche soir.
Yaël Braun-Pivet "partisane du compromis"
Interrogée sur les concessions que la majorité est prête à faire vis-à-vis de LR, Yaël Braun-Pivet s'est dite "partisane du compromis", sans "transiger sur (ses) valeurs". Elle a admis qu'un point faisait particulièrement débat, celui des prestations sociales versées aux étrangers en situation régulière.
Le texte du Sénat prévoit d'imposer aux étrangers de devoir justifier de cinq ans de résidence pour pouvoir bénéficier d'allocations comme l'aide personnalisée au logement (APL) ou les allocations familiales, contre six mois actuellement. Une piste de compromis serait de réduire cette durée à trois ans.
"Nous sommes dans un moment politique compliqué"
À ce sujet, Yaël Braun-Pivet a rappelé que la majorité était attachée à un "certain équilibre" et à la "justice sociale". "C'est en discussion", a-t-elle dit. Elle a par ailleurs affirmé être ouverte à la fin de l'automaticité du droit du sol, et au fait que des jeunes nés en France de parents étrangers manifestent leur volonté d'acquérir la nationalité française pour l'obtenir.
"Nous sommes dans un moment politique compliqué", avec "une Assemblée nationale sans majorité absolue", "c'est le choix des Français et donc notre rôle de responsable politique, c'est de faire avec cette assemblée pour essayer de trouver un chemin pour pouvoir agir", a-t-elle expliqué.