Dans moins d'une semaine, les écoliers feront leur rentrée dans un contexte tendu autour du port de l'abaya à l'école, désormais interdit par le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal. Les réactions politiques ne se sont évidemment pas faites attendre sur ce sujet qui divise depuis des mois. Au sein même des partis et des bords politiques, la tension règne et les désaccords se créent. C'est notamment le cas à gauche, où le PS et le PCF approuvent cette décision, alors que La France Insoumise dénonce une décision islamophobe.
"Elles seront nombreuses, déterminées"
D'un point de vue technique, il reste désormais à savoir comment cette mesure sera mise en œuvre. Pour Elias Dimzalene, influenceur politique communautaire, les élèves qui portent cette longue robe ample traditionnelle des pays musulmans ne se plieront pas à cette interdiction. "La police du vêtement existait déjà dans de nombreux lycées. Ces jeunes femmes étaient harcelées par leur directeur dans certains établissements, parfois c'était des surveillants à qui on ordonnait de le faire", avance-t-il. "Et pourtant, elles ne se sont pas soumises à ses injonctions, pas soumises à cette police du vêtement. Et je pense qu'encore une fois, elles ne se soumettront pas."
Par ailleurs, selon Elias Dimzalene, la situation actuelle diffère de celle du 15 mars 2004, année lors de laquelle le gouvernement émettait la loi interdisant "le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics". Le port du voile islamique, de la kippa ou d'une croix de dimension "manifestement excessive" était donc prohibé à partir de cette date. "La grande différence avec 2004, c'est que cette fois, elles seront nombreuses, déterminées, je pense, à vivre libres et à vivre en étant ce qu'elles sont, musulmanes. Je ne vois pas en quoi on pourrait criminaliser le fait d'être musulman, et son apparence", défend enfin l'influenceur.