Football : dans les clubs amateurs, les arbitres confrontés aux subterfuges des joueurs pendant le ramadan
Les clubs amateurs de football sont confrontés chaque année au moment du ramadan à des demandes parfois extravagantes de certains joueurs. Malgré la charte de laïcité, certains détournent les règles pour pouvoir rompre leur jeûne, mettant sous pression les arbitres.
La Fédération française de football l'assure, le match entre Angers et Monaco samedi n'a pas été interrompu pour permettre la rupture du jeûne du ramadan. Pourtant, selon Said Chabane, président SCO d'Angers, les clubs s'étaient mis d'accord pour permettre la rupture du jeûne du ramadan pendant le match.
L'arrêt de jeu, officiellement pour blessure, a suscité l'indignation plusieurs personnalités politiques qui y ont vu une atteinte à la laïcité.
"C'est ingérable"
Dans les petits clubs, les arbitres sont confrontés aux petits arrangements. Comme Rachid, qui avec ses 20 ans d'arbitrage au compteur, le constate tous les week-ends durant le ramadan. Ici, la méthode est la même : l'un des joueurs simule une blessure pour obtenir un arrêt de jeu.
"Ils inventent une blessure et pendant ce temps-là, les autres vont sur le côté pour manger, c'est ingérable", confie-t-il au micro d'Europe 1. Et même si Rachid n'est pas dupe, il est bien obligé de céder. Si je refuse, ils sont agressifs et me disent : 'Je t'attends à la sortie'. Donc, on est obligé d'accepter pour notre sécurité. Le week-end dernier encore, il a fallu qu'on appelle la gendarmerie", poursuit-il.
Des demandes extravagantes
Et la pratique est loin d'être isolée, souligne Marco Sentein, président du district de Haute-Garonne. "Dans notre district, ce genre de situation dure depuis quelques années et ça ne va pas en diminution", assure-t-il. Et ce dernier doit même jouer des coudes avec des demandes encore plus extravagantes. "On a eu des demandes de changement d'horaire pour jouer le match après le jeûne. On a eu aussi des demandes de reporter des matches après le ramadan. Mais, sincèrement, on n'y répond pas. Il y a des règles qui sont appliquées", insiste le responsable.
Des règles écrites noir sur blanc sur la charte de la laïcité théoriquement affichées dans tous les clubs mais qui pèsent bien peu à face à ces comportements.