Des manifestants cagoulés, vêtus de noir et portant des drapeaux ou symboles fascistes en plein Paris. Après la manifestation d'ultradroite samedi dernier dans la capitale, le ministre de l'Intérieur Gérard Darmanin s'exprime enfin sur le sujet et demande au préfet d'interdire toutes les manifestations de l'ultradroite en France. Mais cet appel à la fermeté n'est pas tout à fait dénué d'arrière-pensées politiques.
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Car dans cette manifestation se trouvaient deux anciens proches de Marine Le Pen : Axel Loustau et Olivier Duguet, tous deux ex-membres du GUD et anciens trésoriers du Front national, via le micro-parti Jeanne. Deux personnalités dont Marine Le Pen conteste la proximité. "Je ne me sens pas proche de tous ceux qui ont eu des responsabilités dans le parti", se justifie la présidente du RN à l'Assemblée.
Une stratégie stérile ?
Une tentative de faire avorter une polémique naissante entretenue par Gérald Darmanin, lequel utilise successivement les termes d'ultradroite et d'extrême droite pour qualifier ces groupuscules. Le ministre de l'Intérieur rappelle également la dissolution actée de plusieurs associations comme Les Zouaves ou Génération identitaire, comme pour mieux marquer sa capacité à combattre l'extrême droite.
Mais cette stratégie est jugée stérile au sein du Rassemblement national. Le parti a d'ailleurs ressorti un courrier datant de fin décembre et adressé à Gérald Darmanin, dans lequel Marine Le Pen demande la dissolution de tous les groupuscules violents, quel que soit leur profil politique, stipule la lettre. Une manière une nouvelle fois pour le RN de prendre ses distances avec ces associations d'ultradroite au moment où le parti poursuit sa stratégie de stabilisation.