C'est un symbole de la polarisation croissante du débat public en France autour de l'islam politique : le patron des sénateurs Les Républicains Bruno Retailleau va déposer une proposition de loi visant à interdire, pour les prochaines municipales de mars 2020, des listes dites "communautaires". Invité d'Europe 1, mardi matin, Gilbert Collard a indiqué ne pas soutenir cette proposition de loi, affirmant préférer le combat politique à l'interdiction législative sur ce sujet hautement inflammable. Il s'en explique au micro de Sonia Mabrouk.
La proposition de Retailleau, des "menottes" ?
"À partir du moment où on essaye de mettre des menottes à l'imperceptible pensée, où on va ?", s'emporte l'eurodéputé d'extrême droite pour expliquer son refus d'un tel texte. Préfère-t-il le combat politique aux voies légales ? "Oui", indique l'ancien député du Vaucluse sur notre antenne. "Il y a une phrase de Pablo Neruda qui est magnifique : ne mettez pas de menottes aux mots", avance-t-il.
Pour autant, l'eurodéputé ne récuse pas l'idée d'une présence de telles listes aux municipales. Et dans le cas, hypothétique, où des personnes issues de ces listes seraient élues maires ? "De toute façon, c'est la gauche qui va en souffrir, bien fait pour eux", s'amuse Gilbert Collard. "Mais la société va en souffrir, évidemment, c'est une conséquence logique."