L'ancien ministre socialiste Jack Lang a reçu en cadeau des costumes du couturier italien Smalto, a révélé vendredi l'hebdomadaire "L'Obs", une information non démentie par son avocat qui souligne que ces cadeaux n'ont eu "aucune contrepartie".
Entre 2013 et 2018, l'actuel président de l'Institut du monde arabe (IMA) aurait reçu pour près de 195.600 euros de costumes et pantalons de la ligne couture du célèbre tailleur, selon des documents dont "L'Obs" a eu connaissance.
Un cadeau à l'initiative du créateur. L'hebdomadaire fait observer que le propriétaire de Smalto est Alain Duménil, un homme d'affaires mis en examen pour une affaire de banqueroute frauduleuse. Pour Me Laurent Merlet, avocat de Jack Lang, "Jack Lang s'est bien vu offrir des costumes par la société Smalto depuis quelques années. Mais cela s'est fait à l'initiative du créateur Francesco Smalto, mort depuis (en 2015, ndlr)". "La Maison Smalto n'a jamais adressé aucune facture à Jack Lang", et "ses cadeaux n'ont jamais eu aucune contrepartie", a-t-il assuré.
Thierry Mugler, Yves Saint Laurent ont habillé le ministre par le passé. L'avocat a souligné que "ce n'est pas la première fois que des couturiers proposent à Jack Lang de l'habiller. Depuis 40 ans, il a reçu ainsi des cadeaux compte tenu de sa notoriété. Cela s'inscrit dans une sorte de tradition d'ambassadeur de la marque", a-t-il souligné. Dans ces cas également, il n'y a eu aucune contrepartie, a-t-il insisté. Me Merlet a ainsi relevé que le couturier Thierry Mugler lui avait offert des vêtements par le passé. Et notamment quand il était ministre de la Culture dans les année 80, la fameuse veste à col Mao qui avait fait scandale à l'Assemblée Nationale et avait été offerte ensuite au Musée de la mode. Le couturier Issey Miyake et le label de mode, également japonais, Yohji Yamamoto, ainsi que la marque Yves Saint Laurent, lui ont aussi offert des vêtements, selon l'avocat.
Il y a deux ans, le JDD avait révélé que l'avocat Robert Bourgi, figure des réseaux de la "Françafrique", avait commandé à la maison Arnys des costumes de luxe d'une valeur de 13.000 euros pour François Fillon, jetant un peu plus l'opprobre sur le candidat de la droite à la présidentielle, déjà englué dans le "Penelopegate".