Le Premier ministre Jean Castex a confirmé que le président du MoDem François Bayrou avait été nommé jeudi haut-commissaire au Plan, comme l'avait annoncé Emmanuel Macron la semaine dernière. "Je vous confirme que François Bayrou a été nommé ce matin, sur ma proposition, en Conseil des ministres commissaire général au Plan", a déclaré Jean Castex, nomination qui marque la renaissance du Commissariat au Plan, en vigueur de 1946 à 2006.
Un rôle de coordination pour le plan de relance
Outre l'enjeu politique, un commissariat au Plan pourrait remplir un rôle de coordination pour le plan de relance, afin d'articuler ses cinq aspects (économique, social, environnemental, territorial, culturel), expliquait ces derniers jours l'entourage d'Emmanuel Macron.
"J'ai toujours dit que j'étais favorable à la restauration d'une planification moderne, dont je pense que les évolutions de l'économie mondiale justifient de plus en plus la nécessité", a expliqué jeudi le Premier ministre. "On ne va pas revenir à la planification des années 50", a-t-il prévenu. "Nous sommes en 2020, l'économie s'est mondialisée mais l'économie s'est aussi, dans sa temporalité, beaucoup réduite à des questions financières et de conjoncture", a-t-il poursuivi.
Retour au premier plan pour François Bayrou
La fonction de haut-commissaire avait été créée après la guerre par le général de Gaulle pour la reconstruction du pays avant de disparaître. L'idée de sa renaissance avait été évoquée dès le début de l'été et François Bayrou avait publiquement fait savoir fin août que le chef de l'Etat lui avait proposé le poste, en laissant entendre qu'il l'acceptait sous réserve d'être directement rattaché au chef de l'Etat, et non au Premier ministre.
Or, si c'est bien le président de la République qui l'a nommé, François Bayrou se trouve de fait sous l'autorité de Jean Castex. "Rassurez-vous, elle ne m'empêche absolument pas de dormir", a ironisé le Premier ministre. La nomination de François Bayrou intervient après sa mise en examen le 6 décembre dernier dans l'affaire des emplois présumés fictifs de son parti, qui semblait sonner le glas d'un retour au premier plan pour un homme longtemps présenté comme premier ministrable.