"La solution de la lâcheté". Les attentats de Bruxelles de lundi nous montrent à quel point la menace terroriste est importante aujourd'hui. Et alors que les armées françaises sont engagées un peu partout dans le monde, le terrorisme frappe toujours d’avantage. Certains politiques et intellectuels français proposent donc de tout arrêter et de faire rentrer nos troupes. Un avis que ne partage pas du tout Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, invité de l'interview politique de Jean-Pierre Elkabbach jeudi matin sur Europe 1. Pour lui, faire rentrer les forces armées françaises serait en effet "la solution de la lâcheté" car, "ceux qui disent cela estiment qu’on peut laisser aujourd’hui, en toute impunité Daech organiser à Raqqa ou à Mossoul la formation de combattants qui viendront ensuite en Europe ou ailleurs commettre des attentats. On dirait quoi à ce moment-là ?".
La coalition n'est pas responsable. Selon Jean-Yves Le Drian, l'importance de Daech aujourd'hui et la multiplication des attentats ne sont donc pas liées aux actions de la coalition internationale en Irak et en Syrie. Il a en effet expliqué sur Europe 1 jeudi matin, "la réalité, c’est que Daech a commencé à nous combattre bien avant que la coalition soit mise en place. C'est Mehdi Nemmouche qui a provoqué le premier attentat à Bruxelles en mai 2014 et, à ce moment-là, la coalition n’était pas organisée".
"Être sur tous les fronts". Pour le ministre de la Défense, il est donc hors de question de cesser les combats contre Daech car, "Daech nous combat de deux manières. D’abord sur le territoire du Levant en élargissant le périmètre du califat et puis par ailleurs, en organisant, à partir du Levant, du terrorisme par une série d’attentats". Il a donc expliqué, "il faut être sur tous les fronts pour éradiquer Daech. C'est ce que nous faisons au Levant et d’ailleurs Daech recule, il faut donc continuer".
"Aller au bout de la démarche". Jean-Yves Le Drian l'a donc assuré, les frappes de la coalition vont se poursuivre car, "il faut pousser l’action de la coalition jusqu’à l’éradication totale de Daech au Levant. Il faut aller jusqu’au bout de la démarche". "Nous sommes en guerre et quand on est en guerre, nous avons un ennemi qu’il faut détruire. Aujourd’hui Daech a reculé en Irak et en Syrie, ils ont perdu 25% du territoire qu’ils occupaient jusque-là. Ils ont perdu des villes importantes comme Ramadi ou Sinjar. Ces combats-là doivent donc se poursuivre, à Mossoul et à Raqqa, jusqu’à ce qu’on élimine Daech, c’est l’objectif", a-t-il assuré avant d'ajouter que la coalition continuera donc d'apporter tout son soutien aux troupes irakiennes et kurdes au sol, notamment par des frappes aériennes "sur des lieux stratégiques".