Julien Odoul persiste et signe. Vendredi, cet élu RN de Bourgogne-France-Comté avait posté une vidéo dans lequel il réclamait le départ de l’enceinte de l’hémicycle régional d’une femme voilée, qui accompagnait des enfants, dont son fils, venus assister au débat. La vidéo, rapidement devenue virale, a suscité et tollé et des réserves jusque dans le propre camp de cet ancien assistant parlementaire au Parlement européen. Et pourtant. "Je n’ai aucun regret d’avoir défendu les valeurs de la République et de la laïcité", a lancé Julien Odoul lundi matin sur Europe 1.
"Provocation communautariste"
Aucun regret donc, même si la photo de l'enfant en pleurs, dans les bras de sa mère, a ému et choqué de nombreux internautes. Nicolas Bay, eurodéputé RN, a reconnu lui aussi des propos "inutilement blessants et agressifs" de la part de son camarade. Pas de quoi démonter Julien Odoul, qui préfère l'attaque à la défense. "S’il y a un regret que j’ai, c’est que ces enfants aient été confrontés aux vociférations, aux insultes et aux injures des élus de gauche qui ont été honteux durant cette séance. Et c’est eux qui ont créé le plus de tumultes avec leur réaction disproportionnée, " a-t-il affirmé. "J’ai aussi un regret, c’est que si nos élites avaient assimilé, n’avaient pas rencontré à ce symbole fort de l’assimilation républicaine, ces enfants n’auraient pas été accompagnés par une femme voilée".
Enfin Julien Odoul s'en est pris aussi directement à la femme qu'il avait interpellé. "Dans le contexte où nous sommes, où nous avons subi le 18ème attentat depuis 2012, où notre pays a été endeuillé par 263 morts tout de même, que nous avons perdu quatre des nôtres la semaine dernière à la préfecture de police de Paris; dans ce contexte aussi où il y a des divisions sur ce sujet du voile, venir dans une enceinte démocratique, avec un voile islamique, je considère que c’est une provocation communautariste", lancé l'élu RN. "Soit cette personne est naïve et n’a pas compris, mais dans ce cas c’est à l’autorité légale, c’est aux élus de la République, de lui faire savoir, soit cette personne est dans la provocation."