Le "ni-ni" contesté. Dès le lendemain du premier tour des élections régionales lundi dernier, Nicolas Sarkozy, le président du parti Les Républicains avait décidé de ne pas cautionner le "barrage" du FN. "Pas de fusion, ni de retrait, pas de combinazione, pas d'arrangement", avait tonné l'ancien président de la République, avant d'ajouter une formule inattendue : "Ce n'est pas comme ça que ça se passe, ce n'est pas 'passe-moi la salade, j't'envoie la rhubarbe'". Face au succès du Front National au premier tour, Nicolas Sarkozy avait donc fait le choix de ne pas fusionner ni de retirer les listes estampillées LR. Une décision qui lui avait valu des critiques au sein de son parti politique, notamment de la part de la numéro 2, Nathalie Kosciusko-Morizet.
NKM dans le viseur. Même si le second tour des régionales est une victoire pour la droite, qui remporte sept régions en France, cela n'a pas empêché les ténors du parti de se déclarer la guerre dimanche soir. Les hostilités ont été immédiatement lancées par Nicolas Sarkozy dès l'annonce des résultats. Des critiques à l'égard de Nathalie Kosciusko-Morizet qui selon l'ancien président de la République, "ne doit plus dire des choses contraires à la ligne du parti tant qu'elle est encore vice-présidente". Une injonction qui n'est pas restée sans réponse de NKM qui lui a répondu, "si les électeurs avaient appliqué la stratégie du "ni-ni", on aurait perdu le Nord et la région PACA".
Un succès relativisé. Le succès de la droite dimanche soir est en demi-teinte à en croire les têtes du parti. Alain Juppé, François Fillon et Bruno Le Maire relativisent en effet le succès. "Sept régions gagnées dont deux avec les voix de gauche ce n'est pas non plus extraordinaire" a taclé Bruno Le Maire alors que François Fillon évoque "un sursaut qui n'efface pas le 6 décembre", un "véritable baromètre" selon lui. Le maire de Bordeaux ne veut pas non plus oublier les mauvais scores de la droite au premier tour des régionales. "La ligne politique sera définie par la primaire" martèle d'ailleurs un de ses proches. Les Sarkozystes estiment quant à eux que la leçon du second tour tient en une phrase, "quand la droite est de droite, elle gagne. Preuve à l'appui, deux candidats centristes sur trois se sont fait balayés". Cela promet un bureau politique animé ce lundi chez Les Républicains.