C'est l'un des chevaux de bataille d'Emmanuel Macron, si compliqué à mettre en oeuvre qu'il semble voué, à court terme du moins, à ne rester qu'au stade d'idée. La création d'une armée commune aux 27 États membres de l'Union européenne emporte pourtant l'adhésion d'une majorité de Français, selon un sondage publié samedi dans Le Parisien. Les personnes interrogées sont même 75% à se dire favorable à une politique de sécurité et de défense commune de l'Union européenne.
Les sympathisants du RN sont contre. Dans le détail, les sympathisants PS, LR et LREM sont les plus demandeurs d'une armée commune, avec des taux d'approbation de respectivement 78%, 75% et 73%. Chez les partisans de LFI, cela s'élève à 60%. À l'inverse, et sans grande surprise, les sympathisants du Rassemblement national ne sont "que" 49% pour le projet. Ce qui reste non négligeable pour les électeurs d'un parti en principe hostile à toute manifestation supranationale.
La Russie menaçante. Reste que, s'ils sont favorables au projet, les Français ne croient guère en sa réalisation : 60% des personnes interrogées pensent que cela n'arrivera pas dans les dix ou quinze prochaines années. Si une armée européenne voyait le jour, les sondés la verraient d'abord combattre la Russie, perçue comme la première menace (35% des Français la citent) devant la Syrie (29%) et la Corée du Nord (28%).