La primaire des Républicains tourne au western. Nicolas Sarkozy veut imposer le vote papier pour les Français de l’étranger alors que tous ses adversaires sont pour le vote électronique. Mardi soir, en bureau politique, les candidats doivent s'expliquer.
L’heure du duel final. Le cow-boy solitaire Nicolas Sarkozy se retrouve seul face à la bande des quatre : Alain Juppé, François Fillon, Bruno Le Maire et Nathalie Kosciusko-Morizet. Pour une fois, ceux qui ont l'habitude de déserter le bureau politique seront présents. Thierry Solère, le monsieur Primaire du parti, doit tenter une médiation avec la proposition suivante : le vote papier pour les Français de l’étranger serait la règle dans une trentaine de grandes métropoles dans le monde où vivent les deux-tiers des expatriés. Les autres, ceux qui vivent hors de ces villes, pourront utiliser le vote électronique. L’enjeu est d'autant plus important, que le corps électoral des Français de l’étranger représente quelque 1.300.000 voix.
Difficultés techniques. Pour autant, cet accord, acceptable à première vue, est quasiment impossible à mettre en œuvre. En effet, tous les pays du monde ne permettent pas qu’un vote soit organisé sur le sol hors des élections officielles et nationales. C'est le cas notamment du Canada, de la Chine et de la Thaïlande. Enfin, si l'on considère une métropole comme Londres, où vivent 73.000 Français, il faudrait une cinquantaine de bureaux de vote pour organiser un vote papier. Lorsque l'on sait qu’en France il est souvent difficile de trouver des salles, on imagine aisément le casse-tête pour Londres ou Dakar.
L'image de la primaire. Forts de ces différents arguments, Alain Juppé, François Fillon, Bruno Le Maire et Nathalie Kosciusko-Morizet veulent imposer le vote électronique. Ce bureau politique s’annonce donc explosif, avec un risque : abîmer l’image de la primaire. S'entre-déchirer devant des électeurs qui attendent des solutions à leurs préoccupations, qui souhaitent l’alternance, est le meilleur moyen de les dissuader de participer au vote, et donc de faire baisser le nombre d’électeurs. Certaines mauvaises langues chez les Républicains affirment que c’est précisément ce que recherche Nicolas Sarkozy depuis le début.