La droite passe à l'offensive, armée d'un texte qui pourrait s'avérer un piège politique pour la majorité. Mardi, les sénateurs doivent examiner une proposition de loi des Républicains visant notamment à interdire le port de signes religieux pour les accompagnants de sorties scolaires, parmi lesquels le voile pour les mères accompagnatrices. Une façon pour les élus LR de forcer leurs collègues marcheurs, divisés sur le sujet, à prendre position, et alors que la polémique agite la classe politique depuis deux semaines.
Car y compris au plus haut sommet de l'État, le président de la République n'a jamais répondu spécifiquement sur la place du voile lors des sorties scolaires, se bornant a rappeler la loi : seuls les agents du service public sont soumis à la neutralité. En l'absence d'une ligne claire, les sénateurs LREM sont donc dans l'embarras.
"La division publique est quelque chose qui mine la majorité"
"Il y a au sein du groupe LREM des différentes sensibilités", reconnaît ainsi le patron du groupe LREM au Sénat François Patriat. "Nous entendons les traiter par un débat entre nous", ajoute l'ancien socialiste, pour qui "la division publique est quelque chose qui mine la majorité".
Mais malgré ces différentes sensibilités, "je ne suis pas sûr, même, qu'il y ait liberté de vote", précise François Patriat. "En tout cas, notre décision majoritaire est plutôt de voter contre le texte de loi qui sera présenté par Les Républicains au Sénat". François Patriat finit donc par choisir. Ce sera non. Pour LREM, les mères voilées peuvent le rester dans les sorties scolaires. Une position à rebours d'une écrasante majorité de Français, qui y sont totalement opposés. Le piège de la droite se referme.