Comment exister dans la présidentielle ? Pour le Parti communiste français, la question se pose sérieusement. S'allier avec Jean-Luc Mélenchon, comme le réclament certains militants à coups de pétition, est une hypothèse qui semble s'éloigner. Depuis que le cofondateur du Parti de gauche s'est lancé seul dans la course à l'Élysée, sans s'appuyer sur le Front de gauche et sans même prévenir ceux qui l'avait soutenu en 2012, les relations entre le candidat et le PCF sont tendues. Jean-Luc Mélenchon a même dû démentir une information du Point, qui révélait qu'il aurait traité les élus communistes d'"abrutis" après avoir eu des difficultés à les convaincre de le parrainer.
Avec le PS anti-Hollande. L'hypothèse Mélenchon écartée, le PCF pourrait bien se tourner vers le Parti socialiste. Et, plus précisément, le PS anti-Hollande. Ce sera d'ailleurs le sujet d'une réunion, secrètement organisée mercredi soir par Pierre Laurent. Le leader du parti espère réunir plusieurs participants à la primaire de la gauche de gouvernement, comme Arnaud Montebourg, Benoît Hamon, Gérard Filoche et Marie-Noëlle Lienemann. Les deux derniers ont d'ailleurs d'ores et déjà confirmé leur présence.
Montebourg et Hamon en opération séduction. Arnaud Montebourg comme Benoît Hamon ont montré, ces dernières semaines, un intérêt pour un rapprochement futur avec le PCF. Le premier a ainsi affirmé, ce dimanche au JDD, qu'il avait été "beaucoup inspiré" par la "stratégie de l'union" de François Mitterrand. Pourrait-il s'allier avec les communistes "dès le premier tour" de la présidentielle ? "Pourquoi pas, s'ils le souhaitent", a-t-il répondu. "Mon projet a été applaudi à la Fête de l'Humanité." C'est également à la Fête de "l'Huma" que Benoît Hamon a tenté de séduire le PCF, affirmant qu'il se tenait "à la disposition de toutes celles et ceux qui veulent travailler à ce qu'on ait effectivement un candidat de gauche au deuxième tour".
Réunion à huis-clos. Dans tous les cas de figure, le PCF fait le pari d'une défaite à la primaire de François Hollande -ou, s'il devait renoncer, de Manuel Valls. Afficher un soutien à Arnaud Montebourg, par exemple, serait un coup très rude porté à la candidature de celui ou celle qui représentera la ligne politique gouvernementale. L'ancien ministre du Redressement productif est d'ailleurs "très régulièrement" en contact avec Pierre Laurent au téléphone, selon son entourage. Comme les autres conjurés de la réunion de mercredi, qui se déroulera à huis clos, il a été invité par lettre pour "proposer une alternative à la droite déchaînée, au FN menaçant et à la politique du quinquennat Hollande". Tout un programme (commun), qui doit permettre de préparer une réunion publique prévue le 12 novembre, à Montreuil.