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Procès du RN : François Bayrou a été «troublé par l'énoncé du jugement»

Jacques Serais avec AFP // Crédit photo : Thomas SAMSON / AFP - Mis à jour le . 2 min

Après l'annonce des cinq ans d'inéligibilité avec effet immédiat à l'encontre de Marine Le Pen, qui compromet sa candidature à la présidentielle de 2027, le Premier ministre s'est dit "troublé par l'énoncé du jugement". Cependant, François Bayrou n'entend pas faire de "commentaire sur une décision de justice".

François Bayrou a été "troublé par l'énoncé du jugement" de cinq ans d'inéligibilité avec effet immédiat à l'encontre de la cheffe de file du Rassemblement national Marine Le Pen, a rapporté lundi à l'AFP l'entourage du Premier ministre, confirmant une information du Parisien. Le chef du gouvernement n'entend toutefois faire "aucun commentaire sur une décision de justice", a précisé son entourage à l'AFP.  À l'Élysée, la règle est claire, pas de commentaire sur le sujet. 

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Bayrou avait estimé "une accusation injuste" pour les procès visant le MoDem et le RN

Marine Le Pen a été condamnée lundi à une inéligibilité immédiate pour cinq ans, compromettant sa candidature à la présidentielle de 2027, dans l'affaire des assistants parlementaires européens. Elle a aussi écopé d'une peine d'emprisonnement de quatre ans dont deux ferme aménagés sous bracelet électronique et d'une amende de 100.000 euros.

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Aucun ministre n'a réagi à cette décision qui provoque un séisme à deux ans de la présidentielle, alors que la leader du parti d'extrême droite était en tête dans tous les sondages pour le premier tour. Ce matin encore, lors d'une réunion avec des députés du socle commun, le chef du gouvernement s'est de nouveau confié la France. "C'est le seul pays où on fait ça", a constaté l'hôte de Matignon, selon un participant. 

François Bayrou a lui-même été relaxé l'an dernier en première instance dans un procès comparable concernant les assistants d'eurodéputés de son parti centriste, le MoDem.

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En janvier, le Premier ministre avait estimé que ces procès visant le MoDem comme le RN étaient fondés sur "une accusation injuste". Il avait aussi considéré comme "très dérangeant que des jugements soient prononcés sans qu'on puisse faire appel".

Ce n'est "pas aux élus de remettre en cause des décisions de justice"

Marine Le Pen n'a pas de voie de recours contre l'application immédiate de son inéligibilité, mais son avocat a d'ores et déjà annoncé qu'elle ferait appel de sa condamnation.

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Le numéro deux du MoDem Marc Fesneau, très proche de François Bayrou, a de son côté estimé lundi que cette peine d'inéligibilité était "conforme" à ce que prévoit la loi et qu'il n'appartenait "pas aux élus de remettre en cause des décisions de justice".

En revanche, Marc Fesneau, le chef des députés centristes, a estimé que la loi pouvait "légitimement interroger le législateur". "Peut-on condamner en première instance un élu avec exécution immédiate de sa peine, au risque de le condamner définitivement, avant toute forme d'appel?", s'est-il demandé dans un communiqué, appelant à en débattre le cas échéant "dans le cadre du Parlement", sans remise en cause de "notre État de droit".

De son côté, le patron du PS Olivier Faure a regretté que "la séparation des pouvoirs" ne soit "plus à l'ordre du jour au gouvernement". Se disant "troublé par ce trouble primo-ministériel", Olivier Faure déplore sur X que "visiblement le respect de la loi, l'Etat de droit, la séparation des pouvoirs, ne sont plus à l'ordre du jour au gouvernement".

Sur BFMTV, François Hollande a également jugé que le Premier ministre "n'a pas à être troublé, quand on est Premier ministre dans une République et qu'on est le gardien de la loi, il faut (...) accepter que les tribunaux puissent être garantis dans leur indépendance".