Ce jeudi, le Rassemblement national présente pas moins de sept textes à l'Assemblée nationale à l'occasion de sa niche parlementaire. Outre l’abrogation de la réforme des retraites, qui pourrait ne pas être examinée pour des raisons réglementaires, le groupe de Marine Le Pen propose entre autres le retour des peines planchers, la facilitation des expulsions d'étrangers représentant "une menace grave pour l'ordre public" ou encore la suppression des contraintes liées au DPE pour la location de logements. Des mesures présentées comme "consensuelles", qui ont pour objectif de contraindre les autres groupes à voter des propositions estampillées RN.
Une stratégie bien rôdée
Depuis 2022, Marine Le Pen a une stratégie bien rôdée. Afin de s'afficher comme un parti dit "comme les autres", la députée propose lors de sa niche parlementaire, des mesures défendues par les autres groupes parlementaires tout au long de l'année. Le retour des peines plancher, par exemple, est défendue par la droite républicaine depuis leur suppression par François Hollande en 2014. Idem pour l'expulsion systématique des délinquants étrangers.
Aux yeux du député RN Jean-Philippe Tanguy, "ces textes relèvent vraiment d'un enjeu majeur pour les Français". C'est pourquoi selon lui "ils sont tous susceptibles d'obtenir une majorité de parlementaires, s'ils votaient fidèlement à leur programme". Si cette technique n'a pas toujours démontré son efficacité, elle commence à réussir au parti lepéniste.
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De cette manière, la droite Républicaine devrait voter des propositions dont elle revendique la paternité. Effectivement, Laurent Wauquiez, président du groupe La droite républicaine à l'Assemblée nationale, reste sceptique quant à l'efficacité du cordon sanitaire et assume des points communs avec Marine Le Pen sur les sujets régaliens et préfère pilonner son programme économique.
Au sein du bloc central, le vote de ces mesures apparaît en revanche beaucoup moins évident. Si les députés Horizons pourraient imiter leurs collègues de droite en votant certains textes, beaucoup chez Renaissance ou au Modem, restent fermés par principe à l’idée de joindre leurs voix à celles de Marine Le Pen.