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Alexis Delafontaine avec AFP , modifié à
Après avoir créé la surprise au second tour des élections législatives, le Nouveau Front populaire se concentre désormais sur la suite : nommer un Premier ministre. Si l'alliance de gauche n'a pas de majorité absolue, elle est devenue la première force de l'Assemblée. Mais d'importantes dissensions pourraient provoquer une chute précipitée du NFP. 

C'est la surprise de ces élections législatives anticipées. Avec environ 180 députés, le Nouveau Front populaire est devenu la première force politique de l’Assemblée nationale, sans pour autant obtenir une majorité absolue. Mais le plus dur reste à faire : après avoir viré en tête aux élections législatives dimanche soir, le NFP, qui se dit "prêt" à gouverner, va entamer de difficiles tractations en son sein, notamment autour de la figure du Premier ministre.

Être au centre de la majorité

Les discussions ont commencé dans la soirée de dimanche et vont se poursuivre dans les jours qui viennent, expliquent les partenaires de l'alliance de gauche. "On va prendre le temps qu'il faut (...) et faire les choses étape par étape", a également tempéré Manuel Bompard, coordinateur national de La France insoumise. 

Chaque formation veut être au cœur de la prochaine majorité à l’Assemblée nationale, qu’elle soit de gauche ou rattachée au bloc central, en acceptant la proposition de coalition d’Emmanuel Macron. Pour le Parti socialiste, son patron, Olivier Faure, fait le pari de rester au sein du Nouveau Front populaire. "Nous ne nous prêterons à aucune coalition des contraires qui viendraient trahir le vote des Français", assure-t-il. Raphaël Glucksmann souhaite a contrario une coalition de circonstance avec le bloc présidentiel.

Manuel Bompard pressenti ?

Avec 65 députés socialistes et 12 divers gauche, Olivier Faure veut s’imposer devant les 71 députés de La France insoumise, pour le plus grand plaisir des écologistes et des communistes. Du côté de LFI, Jean-Luc Mélenchon a bien conscience qu'une majorité peut se créer sans lui, alors le leader du parti tente de prendre les devants en s'adressant seulement quelques minutes après les premiers résultats du scrutin au chef de l'État. "Le président de la République doit ou bien s'en aller, ou bien nommer un Premier ministre dans nos rangs", scandait-il dimanche soir, devant ses partisans.

En coulisses, chez La France insoumise, un seul nom s’impose : celui de Manuel Bompard. "Hors de question d'avoir Manuel Bompard à Matignon, c’est la marionnette de Jean-Luc Mélenchon" répond un écologiste à Europe 1. Chez les socialistes, Boris Vallaud, l'ex-président du groupe à l'Assemblée, est présenté comme le seul capable de faire consensus à gauche. Les écologistes, eux, militent en faveur de Marine Tondelier avec l'argument de la neutralité entre insoumis et socialistes. Une réunion entre les chefs du Nouveau Front populaire est prévue lundi en fin de journée pour trancher la question.