Après des mois de vrai-faux suspense, Emmanuel Macron a fini par se déclarer candidat à l'élection présidentielle. L'ancien ministre de l'Économie a encore beaucoup d'éléments à clarifier sur son programme. Mais devant un parterre fourni de journalistes, il a commencé à préciser ses intentions, appelant à une "révolution démocratique". Retrouvez les principales déclarations de son discours de candidature.
CANDIDATURE
"Dans quelques mois, à l'occasion de l'élection présidentielle, une opportunité nous est offerte, celle de refuser enfin le statu quo pour choisir d'avancer, parce que ce combat que nous devons livrer, pour faire réussir notre pays, il commencera en mai 2017. Pour le mener, la responsabilité du président de la République est immense et j'en suis pleinement conscient (...) C'est pourquoi je suis candidat à la présidence de la République."
"RÉVOLUTION DÉMOCRATIQUE"
"La solution, elle est en nous (...) Elle se fera grâce (...) à une révolution démocratique profonde, elle prendra du temps mais elle ne dépend que de notre unité, de notre courage, de notre volonté commune. C'est cette révolution démocratique à laquelle je crois, celle par laquelle en France et en Europe, nous conduirons ensemble notre propre révolution plutôt que de la subir."
DIAGNOSTIC
"La France aujourd'hui est sortie du chemin du progrès. (...) Nous n'avons pas réussi à régler le problème du chômage de masse, la déprise des territoires, la langueur de l'Europe, les divisions internes. La France est bloquée par les corporatismes. (...) En même temps, nous sommes entrés dans une ère nouvelle: la mondialisation, le numérique, le changement climatique, les inégalités croissantes de notre mondialisation, les conflits géopolitiques, le terrorisme, la crise démocratique des sociétés occidentales, le doute qui s'installe au coeur de nos sociétés. Ce sont les symptômes d'un monde en plein bouleversement. Cette grande transformation (...), nous ne pouvons y répondre avec les mêmes hommes et les mêmes idées."
CANDIDAT ANTI-SYSTEME
"Face à ces défis, notre système politique est bloqué. (...) Je ne parle pas des élus (...) mais les appareils politiques, les logiques politiciennes, paralysent aujourd'hui notre capacité de l'avant. J'ai vu de l'intérieur la vacuité de notre système politique qui empêche les majorités d'idées au motif qu'elles fragilisent les appareils (...), qui ne poursuit plus l'intérêt général mais son propre intérêt."
"J'ai pu mesurer ces derniers mois ce qu'il en coûte de refuser les règles obsolètes et claniques d'un système politique qui est devenu le principal obstacle à la transformation de notre pays. Je sais ce que c'est, je sais aussi que je continuerai à l'éprouver. Cela ne fait que renforcer ma détermination, parce que ce système, je le refuse."
NI GAUCHE NI DROITE
"J'entends certains qui pensent que notre pays est en déclin, que le pire est à venir, que, au fond, notre civilisation s'efface, et ils proposent le repli, la guerre civile, ou les recettes du siècle dernier. J'en entends d'autres qui imaginent que la France peut continuer à descendre en pente douce, qu'au fond le jeu de l'alternance suffira à nous faire respirer."
"L'enjeu n'est pas pour moi de rassembler la gauche, il n'est pas de rassembler la droite, l'enjeu il est de rassembler les Français."
PRIORITÉS
"Je place ma candidature sous le signe de l'espérance. La France peut réussir. Elle doit d'abord pour cela relancer l'Europe (...). L'Europe est notre chance dans la mondialisation et notre responsabilité est ici immense."
"La France doit retrouver confiance en elle et bâtir son projet par le travail d'abord."
"Par l'investissement ensuite. L'investissement dans notre avenir pour réussir cette révolution numérique, pour réussir le passage vers une autre économie, vers une autre société. Pour former, pour aussi accompagner cette transformation climatique et énergétique."
"Notre pays se redressera par sa jeunesse (...) Il ne s'agit pas de lui faire des promesses, on lui en a trop fait."
"Bâtir notre projet par des nouvelles protections aussi. (...) Parce qu'on ne construit rien de solide en laissant des millions de Français au bord du chemin. C'est cela la vraie autorité, c'est cela la crédibilité de l'État."