Les débats sur la réforme très controversée des retraites ont démarré jeudi au Sénat, dans une atmosphère nettement plus sereine qu'à l'Assemblée nationale, le gouvernement tendant la main aux Républicains tandis que la gauche dénonçait la réforme "des droites unies".
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100.000 chômeurs supplémentaires âgés de 60 ans et plus entre 2010 et 2022
Les sénateurs espèrent pouvoir voter le report progressif de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans. Cette mesure doit permettre de rétablir l’équilibre financier du système de retraites, menacé par un déficit de 13,5 milliards d’euros en 2030. Toutefois, reculer l’âge légal de départ à la retraite risque d’accroître les dépenses de l’assurance chômage, comme le démontre une étude récente de l'Union nationale interprofessionnelle pour l'emploi dans l'industrie et le commerce (Unedic).
En effet, l’Unedic a comptabilisé 100.000 chômeurs supplémentaires âgés de 60 ans et plus entre 2010 et 2022, en lien avec le passage de la retraite de 60 à 62 ans. Repousser l'âge de départ fait donc augmenter le nombre de seniors sans emploi. "On peut compter entre 150.000 et 200.000 personnes qui n’ont pas d’emploi et qui ne sont pas à la retraite. Elles sont dans la précarité, soit au chômage indemnisé, soit au RSA ou encore sans ressources particulières", rapporte l'économiste Michael Zemmour. Et plus des demandeurs d'emplois, les dépenses d’assurance chômage qui augmentent mécaniquement.
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L’enjeu central de la réforme est d’améliorer le taux d’emploi des seniors
Le député de la majorité Marc Ferracci préfère insister sur les recettes induites par la réforme : "Il faut également prendre en compte le fait qu’une partie des personnes dont on a augmenté l’âge légal vont être maintenues en emploi. C’est la raison pour laquelle on ne peut pas se focaliser uniquement sur les dépenses d’assurance chômage puisqu’il y a également des recettes liées au fait que plus de seniors seront en emploi". L’enjeu central de la réforme est d’améliorer le taux d’emploi des seniors. Si les 100.000 chômeurs retrouvent un travail, c’est un milliard d’euros en plus dans les caisses de l’État.