L'ancien ministre (PS) Arnaud Montebourg a dénoncé jeudi une "politique du coup de force permanent" de François Hollande et Manuel Valls, et marqué son désaccord avec la menace évoquée par l'exécutif d'interdire des manifestations contre la loi Travail en raison des violences.
A chaque problème, une solution brutale. "Nous sommes en face de la politique du coup de force permanent. Vous avez un problème parlementaire, on sort le 49-3. Vous avez une motion de censure sur le point d'être déposée par des parlementaires de la majorité, fait exceptionnel, on sort la machine à sanctionner. Vous avez un problème avec les organisations syndicales, les pétitions, vous leur interdisez de manifester, etc etc. Vous avez un problème d'impopularité du président qui pourrait peut-être ne pas avoir son investiture à la présidentielle, vous supprimez les primaires", a brocardé Arnaud Montebourg sur France Culture.
Le droit de manifester. Le ton est monté d'un cran mercredi dans la bataille du projet de loi Travail : l'exécutif a menacé d'interdire les manifestations, au lendemain de nouvelles violences et dégâts en marge du défilé parisien, déclenchant un tollé chez les syndicats, qui maintiennent deux nouvelles journées de "mobilisation" fin juin, et une partie de la gauche. "Je ne pense pas que ce soit une bonne décision", a réagi l'ancien ministre de l'Économie. "Le droit de manifester est un droit constitutionnel, acquis de haute lutte, et de surcroît les problèmes de sécurité en marge de ces événements, qui ont fait l'objet d'ailleurs de condamnations de la part des (organisateurs) de ces manifestations, sont indépendants et doivent le rester de l'acte pour tout citoyen exerçant un droit constitutionnel de manifester son opinion sur la droit publique", a-t-il dit.
"C'est un peu comme si on disait 'il y a des problèmes dans les stades, donc on supprime l'Euro'. C'est exactement la même chose. Ce n'est pas aux supporteurs d'un match d'assurer la sécurité dudit match". "Ce n'est pas non plus aux organisations syndicales d'assurer la sécurité en marge de la manifestation". L'ancien avocat et député, ministre de 2012 à 2014, a récemment indiqué qu'il prendrait "cet été" sa décision sur une éventuelle candidature à la présidentielle de 2017.