C'est une photo comme il y en a tant d'autres en cette période de campagne, qui présente les candidats des prochaines élections départementales pour La République en Marche dans l'Hérault. Mais sur cette affiche, un détail vestimentaire fait polémique. Car on y voit l'une des candidates suppléantes, Sara Zemmahi, porter le voile.
L'affaire a pris une tournure nationale quand Jordan Bardela, le numéro deux du Rassemblement National, s'en est emparé en écrivant sur Twitter : "c'est ça la lutte contre le séparatisme ?". Réponse de Stanislas Guérini, le délégué général de la République en Marche, sur le même réseau social : "les valeurs portées par LREM ne sont pas compatibles avec le port ostentatoire de signes religieux sur un document de campagne électorale". Depuis, le parti de l’exécutif se divise.
Les valeurs portées par LREM ne sont pas compatibles avec le port ostentatoire de signes religieux sur un document de campagne électorale. Soit ces candidats changent leur photo, soit LREM leur retirera leur soutien. https://t.co/7jBY4sGH2j
— Stanislas Guerini (@StanGuerini) May 10, 2021
"Toutes les personnes sur cette affiche représentent la République française"
Au niveau local, les candidats LREM du canton populaire de la Paillade ne s'attendaient pas à provoquer une telle polémique. Pour Hélène Qvistgaard, la titulaire, le voile de Sara Zemmahi n'est pas illégal : "On est resté dans le cadre de la loi uniquement. Sara est née en 1995, elle est investie dans la vie associative locale, elle est ingénieure qualité, elle a été à la fac de pharmacie à Montpellier. Moi, j'ai posé la question à mes enfants et à des jeunes. Ça ne m'a pas posé de problème. Il n'y a pas eu de sujet. Pour nous, toutes les personnes qui sont sur cette affiche représentent la République française", explique-t-elle au micro d’Europe 1.
"Être lâché par de vrais marcheurs, ça fait mal au cœur"
Mais Stanislas Guérini les menace de retirer le logo ainsi que l'investiture LREM. Le second titulaire, Mahfoud Benali, estime que le délégué général d'En Marche est tombé dans le piège que lui a tendu le RN : "Le rassemblement national, on les connaît ! On sait que c'est leur terrain. Mais d'être lâché par des vrais marcheurs, ça, ça me fait mal au cœur. Guérini, on le connaît quand même. Je pense qu'il a fait une erreur, une bêtise. Franchement, on n'a pas envie d'enlever le logo. Nous, on va continuer notre campagne. On ne va pas demander à Sarah de s'effacer".
Mahfoud Benali espère donc que le parti changera de position. Les candidats du canton de la Paillade ont d'ailleurs reçu le soutien de la députée de l’Hérault Coralie Dubost. Et ils entendent bien poursuivre leur campagne avec la même équipe et les mêmes affiches, quoi qu'il arrive.