Malgré les manifestations et la grève des fonctionnaires, prévues ce jeudi, le gouvernement ne reviendra pas sur la réforme de la fonction publique. C'est ce qu'a annoncé Olivier Dussopt, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Action et des Comptes publics, sur Cnews, ce jeudi matin. Les syndicats, qui ont tous rejeté le projet de loi, craignent pourtant une baisse de la protection du statut de fonctionnaire. Olivier Dussopt, porteur de la réforme, mise pour sa part sur les concertations.
"Nous avons eu quinze mois de concertation"
Interrogé sur un possible retrait ou report du texte, Olivier Dussopt a été clair, et s'est montré hostile à de nouvelles négociations. "La réponse est non, pour une seule raison, nous avons eu quinze mois de concertation, six semaines de consultations officielles, ensuite j'ai accepté beaucoup d'amendements présentés par les deux syndicats qui ont joué le jeu des amendements, la CFDT et l'Unsa, et la commission des lois de l'Assemblée s'est saisie du texte qui sera examiné lundi", a-t-il déclaré sur Cnews.
Pourtant, tous les syndicats ont voté contre le projet de loi, y compris la CFDT et l'Unsa, et ont appelé à la grève. 150 manifestations sont aussi prévues dans tout le pays. Mais le gouvernement reste sur sa ligne, et assure ne pas supprimer le statut des fonctionnaires. "On améliore et on continue d'améliorer, de faire évoluer" le statut des fonctionnaires, a jugé Olivier Dussopt, qui met en avant une réforme "attendue par les agents".
La suppression des 120.000 postes de fonctionnaires "n'est pas un totem"
Alors qu'Emmanuel Macron s'est dit prêt à renoncer à l'objectif de suppression des 120.000 postes de fonctionnaire durant son quinquennat, l'une de ses promesses de campagne, Olivier Dussopt s'est montré favorable à leur réduction. "Il faut faire des économies, car avec plus de 70 milliards de déficit par an, ce n'est pas tenable", a-t-il déclaré. Le secrétaire d'État estime que cet objectif doit être mis de côté. "La priorité, ce n'est pas la suppression des 120.000" postes de fonctionnaires, annonce Dussopt, "c'est l'application des décisions du président de la République. Lors de son allocution du 25 avril, Emmanuel Macron avait annoncé qu'il n'y aurait plus de fermetures d’hôpitaux et d'écoles "sans l'accord des maires", d'ici la fin du quinquennat.