La droite criait victoire dimanche au soir du second tour des élections régionales et départementales tandis que le Rassemblement national minimisait sa défaite, évoquant un "échec de la démocratie" en raison de la nouvelle abstention record enregistrée dans les bureaux de vote. "Le Front national a été arrêté et nous l'avons fait fortement reculer", s'est réjoui le président sortant des Hauts-de-France Xavier Bertrand (ex-LR), réélu face à son rival du RN Sébastien Chenu.
"C'est un effondrement pour le Front national", a renchéri le président du parti Les Républicains (LR) Christian Jacob sur France 2. "Depuis 18 mois et notre échec aux européennes, on n'a cessé de retrouver les Français et ils nous ont retrouvés dans les différentes collectivités". "On a gagné très largement les municipales, on a gagné les sénatoriales, les législatives partielles, les départementales, les régionales : on est aujourd'hui clairement la seule force d'alternance", a-t-il ajouté.
Le RN dénonce "une crise profonde de la démocratie locale"
Le vice-président du RN Jordan Bardella a de son côté refusé de parler d'échec de son parti, estimant qu'il s'agissait avant tout d'"échec de la démocratie française", dans une allusion au niveau d'abstention, autour de 66%.
Fustigeant "une organisation désastreuse et erratique des scrutins par le ministère de l'Intérieur", la présidente du RN Marine Le Pen a pris acte de la défaite de son parti, notamment en région Paca. "Cette désaffection civique historique constitue un signal majeur lancé à toute la classe politique et même à toute la société", a-t-elle ajouté lors d'une déclaration au siège du RN à Nanterre (Hauts-de-Seine), évoquant "une crise profonde de la démocratie locale" et "donnant rendez-vous aux Français pour construire l'alternance".
Le "soulagement" de Mélenchon
Dans les rangs de la majorité présidentielle, le délégué général de LREM, Stanislas Guerini, a quant à lui admis, sur BFMTV, que les premiers résultats du scrutin constituaient une "déception". C'est toutefois "une satisfaction", que le Rassemblement national ait reculé, a ajouté le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal sur France 2.
A gauche, le chef de file de la France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon a également exprimé son satisfecit et son "soulagement" face à la "lourde défaite subie par le RN", en région Paca et "sa joie" face au "magnifique résultat" obtenu à la Réunion par Huguette Bello "qui a su tendre la main aux communistes et aux socialistes pour obtenir la victoire finale". "Il y a en fait deux blocs qui sortent renforcés de ces élections : il y a le bloc de droite incontestablement, mais il y aussi le bloc écolo et de gauche et on est au fond autour de 34-35%", a souligné de son côté l'eurodéputé EELV Yannick Jadot sur TF1.