Face au front syndical, le gouvernement et la majorité n'entendent pas céder. Alors que de grandes manifestations sont prévues en France le 5 décembre, pour protester contre le projet de réforme des retraites, et que des syndicats de la RATP et de la SNCF, mais aussi l'intersyndicale CGT, FO, FSU et Solidaires, ainsi que des organisations d'Air France, d'EDF ou encore d'avocats appellent à une grève reconductible, le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand fustige dans les colonnes du Journal du dimanche "une mobilisation pour conserver des inégalités".
"J'ai l'espoir que nous allons sauver un système de retraites qui est aujourd'hui inégalitaire et à bout de souffle", explique-t-il, appelant à "construire un système économiquement soutenable et juste, qui créera les mêmes droits pour tous sur un modèle universel, et non par corporation".
" Sortons de la neurasthénie "
Trois mois après la reprise des concertations sur la réforme des retraites, syndicats et patronat sont de nouveau conviés à Matignon lundi et mardi. Officiellement, il s'agit "de faire un point sur l'ensemble de la réforme : le système cible (universel, qui doit remplacer les 42 régimes de retraites existants, ndlr), la transition et le retour à l'équilibre en 2025", selon Matignon. Mais l'opposition et les syndicats demeurent vent debout contre le projet.
"Sortons de la neurasthénie", réclame encore le président de l'Assemblée nationale, avant de fustiger la journée de manifestations prévue le 5 décembre, y voyant "une mobilisation pour conserver des inégalités que nous ne pouvons ni ne voulons plus assumer".
Le gouvernement compte poursuivre ses réformes
Toutefois, reconnaît-il, "les contours du futur système de retraite demeurent imprécis et certains couacs, comme sur la clause du grand-père, ajoutent au trouble". En effet, le haut-commissaire aux retraites Jean-Paul Delevoye avait été recadré début novembre par Emmanuel Macron et Edouard Philippe après s'être opposé à cette clause permettant aux travailleurs déjà en place au moment du vote de la loi de continuer de profiter de leurs avantages. "Quand on est dans le dialogue le plus transparent, cela crée parfois un sentiment de désordre créatif", estime Richard Ferrand, défendant "des concertations continues et approfondies".
Revenant sur les craintes suscitées par la réforme, l'ancien socialiste explique qu'avant un changement, "il y a toujours une peur, un climat anxiogène". Avant de prévenir que le gouvernement ne compte pas mettre fin à ses réformes. "Notre action réformatrice se poursuit", déclare-t-il.