Face à la polémique grandissante sur le port du voile, qui agite aussi la majorité, Emmanuel Macron a appelé mercredi à ne pas "stigmatiser" les musulmans, en dénonçant un "raccourci fatal" entre lutte contre le terrorisme et islam. L’affaire a été lancée par un élu régional du Rassemblement national, qui a interpellé une femme voilée accompagnatrice d’élèves en sortie scolaire, au siège de la Région Bourgogne-France-Comté.
Sans valider la forme, Marine Le Pen valide sur Europe 1 le fond de cette prise de parole. "Le voile n'est pas un bout de tissu anodin. C’est un marqueur de la radicalité de l’islam", a-t-elle assuré sur notre antenne, jeudi matin.
Marine Le Pen rejoint ici Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Education, qui a récemment déclaré que le voile n'était pas souhaitable dans la société française. "Je suis d’accord avec le ministre Blanquer", a confirmé la présidente du RN. "Parce que le voile, ce n’est pas une casquette ou un serre-tête. C’est une réclamation, depuis des décennies d’ailleurs, des Frères musulmans, de voiler les femmes."
"Attention, la liberté des femmes, ça n’est pas un acquis"
Et la président du Rassemblement national de convoquer l''Histoire : "Je vous rappelle un discours très célèbre de Nasser, en Egypte en 1953, qui évoquait notamment son rendez-vous avec les Frères musulmans en disant 'les Frères musulmans m’ont demandé une seule chose, c’est de voiler l’intégralité des femmes'", a-telle affirmé. "Tous les grands dirigeants arabes se sont opposés au voile, c'était vrai en Tunisie, en Iran, en Egypte, au Maroc. Aujourd’hui, on voit qu’une partie de ces pays ont plongé dans une forme de régression pour les femmes", a estimé Marine Le Pen.
Alors la députée du Pas-de-Calais veut lancer un appel : "Attention, la liberté des femmes, ça n’est pas un acquis. On peut vivre des très graves régressions", a-t-elle déclaré. "Je pense que c’est donc à nous, société française, de mettre les limites. Et la limite, elle passe par l’extension de l’interdiction du voile aux accompagnatrices des sorties scolaires", a conclu Marine Le Pen.