Marine Le Pen, candidate à la présidentielle désireuse d'interdire le port du voile dans l'espace public, a précisé jeudi qu'elle le sanctionnerait par une "amende". "On n'est pas arrêté dans la rue, on aura une contravention de la même manière qu'il est interdit de ne pas mettre sa ceinture de sécurité. Et il me semble que la police arrive très bien à faire appliquer cette mesure", a affirmé sur RTL la candidate d'extrême droite.
Lutte contre les "idéologies islamistes"
"C'est tout à fait applicable, c'est encore une fois une mesure que les Français demandent", car "dans les vingt dernières années, ce voile a été utilisé par les islamistes comme un uniforme et comme une démonstration de l'avancée du fondamentalisme islamiste", a fait valoir la candidate du Rassemblement national, qui ne compte plus en revanche interdire le port de la kippa.
En janvier 2021, Marine Le Pen avait présenté son projet pour lutter contre les "idéologies islamistes", jugées "totalitaires", qui sont à ses yeux "partout" et qu'elle entend bannir de toutes les sphères de la société, à commencer par le voile.
Le texte entend interdire la "pratique, la manifestation ainsi que la diffusion publique", au cinéma, dans la presse comme à l'école, des "idéologies islamistes".
Prohiber toute forme de manifestation publique d'opinions
Mais "il ne s'agit pas de s'en prendre à la liberté de conscience", avait assuré l'eurodéputé RN Jean-Paul Garraud, présenté comme ministre de la Justice si Marine Le Pen est élue. Il s'agit "de prohiber au for externe toute forme de manifestation publique d'opinions qui, par elles-mêmes, constituent un trouble grave à l'ordre public". "C'est déjà le cas, par exemple, du nazisme".
Interrogé sur la constitutionnalité du texte, l'ancien magistrat avait répondu qu'"avant de s'autocensurer (...) parce qu'on a peur (du) Conseil constitutionnel", il faut "d'abord mettre en place les dispositifs qui conviennent".
Marine Le Pen, qui a déjà pris des selfies pendant sa campagne avec des femmes voilées, s'était emportée sur C8 le 16 mars contre un ancien cadre du RN parti chez Éric Zemmour, Jean Messiha, qui lui reprochait ces photos. "Qu'est-ce que tu lui aurais fait, toi ? Tu lui aurais arraché son voile ? Tu l'aurais maltraitée ?" avait-elle répondu, désireuse de lui "faire comprendre l'humanité".